Repenser le carbone comme un outil de développement et de solidarité : c’est l’un des sujets qui a fait l’objet d’une session ce 09 novembre 2016 au pavillon de l’IFDD-OIF lors de la CdP 22. Dirigée par Stéphane POUFFARY, directeur de l’organisation ENERGIES 2050, partenaire de l’IFDD lors de cette CdP, la session avait pour objectif de questionner les défis de la valorisation du carbone à travers des échanges sur les innovations, l’éthique et les mécanismes pour soutenir la transition énergétique en Afrique et améliorer la résilience du continent. Comment valoriser le carbone ? Comment fonctionne le marché du carbone ? Ce sont les questions auxquelles cette session, qui a duré deux heures, a tenté de répondre.
Il faut le dire, les enjeux de la mesure des stocks de carbone sont un sujet très débattu à toutes les CdP et cette 22ième CdP n’est pas en reste. Aujourd’hui, les débats sur le carbone s’élargissent et présentent ce dernier comme un outil de développement, surtout pour les pays en voie de développement. Stéphane POUFFARY a déclaré à cet effet que « Le carbone ne doit pas être simplement une question de solidarité mondiale mais il devrait exister une trajectoire pour sa valorisation en Afrique avec des caractéristiques et des enjeux vitaux ».
Il est ressorti de la session qu’il existe une gamme d’activités et d’approches positives qui sont profitables aux pays en voie de développement, ainsi que des mécanismes de marché du carbone qui peuvent jouer un rôle avantageux pour l’Afrique si le prix du carbone est crédible. Selon les experts qui sont intervenus lors de la session, les pays en voie de développement ont encore des moyens de faire pression et de mobiliser de l’attention sur le carbone à travers le fonds vert climat par exemple. Les pays d’Afrique devraient pouvoir concrétiser l’opportunité de développement qu’offre le carbone en proposant des projets concrets caractérisés par des valeurs éthiques et socio-environnementales fortes. Pour cela, il été suggéré aux pays en voie de développement « d’être très inventifs et de bien exploiter l’Accord de Paris pour attirer la confiance du secteur privé et les inciter à s’intéresser aux grands acheteurs africains».
La session s’est achevée avec un message clair que les experts ont porté à l’attention des participants à savoir : il ne suffit pas de quelques projets pilotes mais il faut trouver des concepts éthiques et durables de valorisation et d’exploitation du carbone pour le développement de l’Afrique.
Par Winnie Kitio Tekobo (winnie.kitio@gmail.com), Consultante d’Afrique Environnement Plus (AEP) pour l’OIF/IFDD.
[CdP22-OIF]
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