La 22ème Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP 22) a laissé dans son sillage quelques déclarations emblématiques et une place grandissante à l’agriculture, avec l’initiative marocaine AAA « Adaptation de l’Agriculture Africaine » et l’initiative française « 4 pour 1 000 : Les sols pour la sécurité alimentaire et le climat ». Emmanuel Torquebiau, chargé de mission changement climatique au Cirad, dresse le bilan de cette COP de l’action.
Emmanuel Torquebiau, que retenir de cette COP 22 ?
Emmanuel Torquebiau : Il n’y a pas eu d’annonce spectaculaire à l’issue de cette COP 22 contrairement à l’an passé à l’issue de la COP 21 à Paris. Néanmoins, le Maroc a fait de cette COP 22 la « COP de l’action » en appelant les parties prenantes - pays, entreprises, investisseurs, villes, régions - à faire des propositions concrètes. La ratification de l’accord de Paris par le nombre minimum de pays (113 pays l’ont ratifié au 24 novembre) représentant au moins 55 % des émissions mondiales, lui a permis d’être officiellement mis en œuvre le 4 novembre. A l’issue des élections américaines, la COP 22 a lancé un appel à tous les pays du monde pour poursuivre leur soutien aux décisions de la COP 21. De nombreuses entreprises se sont jointes à cet appel. Aucun pays n’a remis en cause son soutien à l’accord de Paris.
Sur quoi se sont véritablement engagés les états lors de cette COP 22 ?
E. T. : Au total, 47 pays1 particulièrement vulnérables au changement climatique se sont engagés à produire 100 % d'énergie renouvelable au plus tard entre 2030 et 2050. Bonne nouvelle : sous la coordination de Laurence Tubiana, une vingtaine de grands pays (dont les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, le Brésil, le Japon, la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni), des entreprises et des collectivités, se sont engagés, pour 2050, à ne pas rejeter plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère qu’ils ne peuvent en compenser....
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