La société moderne repose grandement sur des produits issus de la chimie industrielle pour maintenir sa qualité de vie ainsi que ses activités économiques. Néanmoins, la procédure conventionnelle pour transformer des matières premières en produits allant des médicaments jusqu'aux plastiques est habituellement très gourmande en énergie et implique des températures élevées, ce qui la rend souvent inefficace. Par ailleurs, le processus utilise des substances dangereuses (comme les produits chimiques corrosifs et les métaux toxiques) et génère des déchets nuisibles.
Or la nature a l'habitude d'effectuer des transformations chimiques, de façon efficace et durable. Les enzymes, en tant que catalyseurs naturels, permettent aux organismes photosynthétiques (comme les plantes) de transformer le CO2 capturé en sucres, qui servent ensuite de composantes et de source d'énergie pour divers produits et processus. Le point de départ du projet CARBAZYMES, financé par l'UE, était d'explorer comment exploiter au mieux la capacité de la nature à réaliser une production rapide, précise et efficace dans des conditions de réaction modérée, dans le but d'une «chimie verte».
Jusqu'à présent, le projet a mis en place une bibliothèque d'enzymes prometteuses et testé leurs capacités de catalyser des réactions. Elle comprend ce que le projet appelle des «enzymes mutantes», dotées de meilleures propriétés et sélectionnées via une sélection à haut débit d'évolution in vitro. En effet, le coordinateur du projet le professeur Wolf-Dieter Fessner a récemment révélé dans un entretien qu'un collègue avait découvert une enzyme et développé un catalyseur - se rapprochant des critères industriels.
«Même moi, avec toute mon expérience, je pensais que ce processus serait très difficile à cause de la réactivité élevée des ingrédients. Nous avons déjà déposé une demande de brevet – cela étant un exploit, à mon avis, vu la courte durée d'activité du projet. J'estime que cela est vraiment formidable!»
Source : CORDIS
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