AFRI-RES, un mécanisme unique à l’épreuve du climat des investissements climatiques à long terme en Afrique, a permis de réaliser des progrès significatifs grâce à l’approbation formelle d’un financement de 5 millions d’euros par le Fonds de développement nordique (NDF) pour ses activités.
AFRI-RES, un mécanisme basé en Afrique, vise à renforcer les capacités des gouvernements et des institutions, y compris des autorités des bassins fluviaux, des Communautés économiques régionales, des centrales électriques et du secteur privé à planifier, à concevoir et à mettre en œuvre des investissements en infrastructures qui résistent à la variabilité et au changement climatique.
Une initiative du partenariat entre la Banque mondiale, la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA), AFRI-RES favorisera l’intégration des considérations liées au changement climatique dans la planification et la conception des investissements en infrastructures à long terme sur le continent tels que la mise en œuvre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PDIA) et d’autres programmes régionaux, sous régionaux ou nationaux d’importance stratégique.
Les projets d’infrastructures identifiés dans PIDA nécessitent des investissements d’au moins 360 milliards de dollars américains d’ici 2040 dont environ 70 milliards de dollars américains nécessaires d’ici à 2020.
Selon le rapport 2010 de la Banque mondiale sur l’Étude diagnostique des infrastructures nationales en Afrique, le coût qu’engendre le déficit en infrastructures en Afrique est d’environ 93 milliards de dollars par an, dont environ 30 milliards de dollars pour la maintenance.
La plupart de ces investissements sont destinés aux infrastructures de longue durée dans des secteurs sensibles au changement et à la variabilité du climatique tels que l’énergie, l’eau, les transports et l’agriculture.
Afri-RES, dont le Secrétariat sera basé au Centre africain pour la politique en matière de climat de la CEA, a été annoncé lors du Comité technique spécialisé (CTS) de l’Union africaine sur les transports, les infrastructures transcontinentales et interrégionales, l’énergie et le tourisme qui s’est tenu en mars, à Lomé, au Togo.
Une fonction centrale d’AFRI-RES consiste à faciliter l’interaction entre les décideurs, les financiers, les développeurs de projets et les experts en sciences et en ingénierie afin de développer et intégrer de nouvelles pratiques où prévaudront des infrastructures résilientes au climat en Afrique.
Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, déclare : « Les infrastructures adaptées à l’usage prévu sont essentielles pour la transformation socio-économique et l’intégration régionale des économies africaines ».
Il déclare qu’avec un énorme déficit en infrastructures, l’Afrique a l’opportunité d’adopter une nouvelle approche de l’économie du climat pour réaliser son programme de développement, grâce à des infrastructures de qualité et efficaces, sûres, résistantes au changement climatique et à l’incertitude, tout en étant transformatrice.
« Le soutien survient au moment où la CEA repositionne son Centre africain pour la politique en matière de climat en tant que centre de connaissances pour les politiques de développement de manière à réduire la vulnérabilité au changement climatique en appui au nouveau paradigme de développement de l’Afrique tel qu’énoncé par l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’UA, reconnaissant que le changement climatique et le développement sont les deux faces d’une même médaille », déclare M. Hamdok.
La Directrice de la Division des initiatives spéciales de la CEA, Fatima Denton, déclare qu’avec le temps, AFRI-RES catalysera un changement de paradigme vers une approche d’une économie verte sobre en carbone en vue de planifier les investissements de développement sur le continent.
AFRI-RES fera en sorte que les pratiques d’investissements à faible intensité carbonique et peu sensibles aux effets du changement climatique soient adoptées par différents financiers actifs en Afrique, renforçant ainsi la part du financement global du développement pour l’Afrique avec des avantages associés à la résilience.
AFRI-RES fournira une assistance technique au niveau du projet pour les évaluations résilientes au climat dans les études de préfaisabilité ou de faisabilité, les actions de gestion du risque climatique dans la structuration des accords de partenariat public-privé ou des contrats.
Makhtar Diop, Vice-Président de la Banque mondiale pour l’Afrique, félicite le NDF qui donne priorité et soutient les investissements dans des infrastructures résilientes au climat.
« La variabilité et le changement climatiques mettent en péril les acquis de développement en Afrique obtenus à grand-peine et ses aspirations à une croissance accrue et à une réduction de la pauvreté », déclare-t-il.
« Nous remercions le NDF pour leur grand soutien à AFRI-RES, qui est un élément clé du plan d’activités de 19 milliards de dollars que la Banque mondiale met en place pour renforcer, autonomiser et permettre à l’Afrique de résister au changement climatique ».
Amadou Hott, Vice-Président en charge de l’électricité, l’énergie, du climat et de la croissance verte à la BAD déclare : « Le NDF a explicitement démontré que ce soutien sert de preuve qu’il partage la vision de l’Afrique qui consiste à augmenter le financement prévu pour l’adaptation qui a considérablement retardé le financement destiné aux mesures d’atténuation, en particulier en Afrique ».
Il déclare que les infrastructures résilientes au climat sont bien alignées sur le programme de transformation de la BAD conçu pour l’Afrique ; réaliser le Hi-5 - Éclairer et alimenter l’Afrique, Intégrer l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Nourrir l'Afrique et Améliorer la qualité de vie des Africains.
Le Fonds de développement nordique est l’institution commune de financement du développement des cinq pays nordiques. Ce programme vise à faciliter les investissements dans les pays à faible revenu.
Le Directeur de programme de pays et Directeur du projet AFRI-RES de NDF, Aage Jørgensen, déclare qu’AFRI-RES adoptera les résultats et les méthodes conçus dans un projet antérieur de la Banque mondiale et de la CEA et les avancera de manière pratique et pertinente afin qu’ils puissent aider les gouvernements africains, les planificateurs et les développeurs privés à intégrer le changement climatique dans la planification et la conception de projets.
« La structure viendra compléter ClimDev et mettra l’accent sur une plus longue durée, par exemple, la durée de vie des investissements à long terme tels que les centrales électriques et les réservoirs et élaborera une approche intégrée de la prise de décision, allant des projections climatiques à l’évaluation des impacts, à la planification et à la conception d’actions visant à minimiser les impacts négatifs », déclare M. Jørgensen.
La structure AFRI-RES devra également profiter des opportunités potentielles afin d’améliorer les résultats des investissements dans le cadre du changement climatique, déclare-t-il.
Communiqué de l'ONU (792 hits)