Le taux de pauvreté mondial pourrait être divisé par deux et plus si tous les adultes achevaient leurs études secondaires, selon un document de l'ISU, l'Institut de statistique de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), publié mercredi.
Ce document intitulé 'Réduire la pauvreté mondiale par l'enseignement primaire et secondaire universel' montre combien il est important de reconnaître en l'éducation un moyen d'action essentiel pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes, partout dans le monde.
« La nouvelle analyse relative aux bienfaits considérables de l'éducation parue aujourd'hui devrait être une bonne nouvelle pour tous ceux qui travaillent sur l'Objectif de développement durable visant à éliminer la pauvreté d'ici à 2030 », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova. « Elle montre que nous avons un plan concret pour garantir que nul n'aura plus à vivre avec à peine quelques dollars par jour, et que l'éducation est au cœur de ce plan ».
L'analyse montre que près de 60 millions de personnes pourraient échapper à la pauvreté si tous les adultes allaient seulement deux ans de plus à l'école. Si tous les adultes achevaient leurs études secondaires, 420 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, ce qui permettrait de réduire le nombre total de pauvres de plus de la moitié à l'échelle mondiale et de près des deux tiers en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
Les études montrent que l'éducation a des effets directs et indirects tant sur la croissance économique que sur la pauvreté. L'enseignement délivre des compétences qui augmentent les possibilités d'emploi et les revenus, tout en contribuant à mettre la population à l'abri des risques socioéconomiques. Un développement plus équitable de l'éducation est de nature à réduire les inégalités, permettant aux pauvres de s'élever dans l'échelle sociale.
Malgré le potentiel de l'éducation, les nouvelles données de l'ISU montrent que quasiment aucun progrès n'a été réalisé ces dernières années en matière de réduction des taux de non-scolarisation. À l'échelle mondiale, le droit à l'éducation de 9% des enfants en âge de fréquenter l'école primaire est bafoué, et ce taux atteint 16% et 37%, respectivement, pour les jeunes du niveau du premier et du second cycles du secondaire. Au total, 264 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes n'étaient pas scolarisés en 2015.
Les filles des pays pauvres confrontées à des obstacles à l'éducation
L'Afrique subsaharienne reste la région dont le taux de non-scolarisation des enfants est le plus élevé pour toutes les classes d'âge : plus de la moitié (57%) des jeunes âgés de 15 à 17 ans ne vont pas à l'école, comme plus d'un tiers (36%) des adolescents de 12 à 14 ans et un cinquième (21%) des enfants âgés de 6 à 11 ans. Six pays abritent plus d'un tiers de l'ensemble des enfants non scolarisés en âge de fréquenter l'école primaire : l'Éthiopie, l'Inde, l'Indonésie, le Nigéria, le Pakistan et le Soudan.
Les filles des pays pauvres continuent d'être confrontées à des obstacles à l'éducation particulièrement importants. Selon les données de l'ISU, dans les pays à revenu faible, plus de 11 millions de filles en âge de fréquenter l'école primaire ne sont pas scolarisées, contre près de 9 millions de garçons. La bonne nouvelle, c'est que les filles qui parviennent à commencer l'école tendent à aller au bout du cycle primaire et à poursuivre leurs études au niveau secondaire.
L'éducation doit être accessible aux plus pauvres afin de maximiser ses bienfaits et de réduire les inégalités de revenus. Or, le rapport montre que les enfants issus des 20% de familles les plus pauvres risquent huit fois plus de ne pas être scolarisés que les enfants issus des 20% les plus riches dans les pays à revenu intermédiaire inférieur. Les enfants en âge de fréquenter l'école primaire et secondaire dans les pays les plus pauvres risquent neuf fois plus de ne pas être scolarisés que dans les pays les plus riches.
Tout en invitant les pays à améliorer la qualité de l'éducation, le document souligne la nécessité de réduire les coûts directs et indirects de l'éducation pour les familles.
Communiqué de l'ONU
Extrait sonore Radio ONU : Interview: Said Ould Voffal, Directeur des enquêtes de l'education à l'institut de statistique à l'UNESCO; propos recuillis par Florence Westergard
Communiqué de l'UNESCO
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[ODD2030-01], [ODD2030-04]
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