Alors que l’année en cours est déjà marquée par des vagues de chaleur et de nouveaux records de température maximale quotidienne, des présentateurs météo ont étudié dans quelle mesure le changement climatique rendrait les étés encore plus chauds à l’avenir dans certaines grandes métropoles.
Si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, la température moyenne à la surface du globe pourrait s’élever de plus de 4 °C (7,2 °F) d’ici la fin du XXIe siècle. Quel est le véritable impact de cette température moyenne sur le quotidien des habitants de Madrid, de Hanoï ou de Montréal?
Pour en savoir plus, Climate Central, organisme de recherche et de communication établi aux États-Unis, a utilisé les modèles du climat mondial étudiés par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour évaluer l’effet sur la température estivale dans plusieurs villes en 2100. Pour ce faire, il s’est fondé sur deux scénarios de changement climatique différents (niveau élevé et niveau modéré d’émissions) et a établi un lien entre chaque ville étudiée et une ville où la température évaluée pour cette dernière est actuellement la normale.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) et Climate Central ont invité des présentateurs météo d’une dizaine de pays à étudier les résultats de ces scénarios, en collaboration avec les services météorologiques et d’autres experts nationaux. Par exemple, d’ici la fin du siècle, les habitants de Paris (où la température maximale quotidienne moyenne est actuellement de 22,7 °C en été) pourraient subir des maximas semblables à ceux enregistrés actuellement dans la ville marocaine de Fez (29,2 °C).
Pour une grande partie des villes évaluées, la température maximale quotidienne en été pourrait augmenter de 6 à 9 °C. Les maximas estivaux qui pourraient être atteints
à Doha et Bagdad si les émissions demeurent élevées à l’échelle du globe n’ont pour l’instant pas été enregistrés sur Terre.
Les vidéos portent également sur les villes de Barcelone, Berlin, Bruxelles, Buenos Aires, Francfort, Hanoï, La Havane, Le Cap, Kampala, Madrid, Montréal, Nairobi, Sofia et Tokyo.
«Les présentateurs météo ont formulé des scénarios «envisageables» et non de véritables prévisions. Mais ces scénarios reposent sur les données climatiques les plus récentes et dressent un portrait convaincant des conséquences éventuelles du changement climatique sur la vie de tous les jours dans des villes où vit la majeure partie de la population mondiale. Le réchauffement pourrait être deux fois plus élevé dans les zones urbaines que dans les régions environnantes en raison des constructions en pierre et des routes asphaltées. Ce phénomène s’accompagnerait, en particulier, d’une augmentation de la température nocturne» a indiqué le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
«Cette élévation de la température, ainsi que l’augmentation prévue du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes associés, comme les orages d’été, auront des répercussions considérables dans les domaines de l’approvisionnement en énergie et en eau, de la santé publique et des transports. En outre, l’intensification des vagues de chaleur s’accompagnera d’une diminution de la qualité de l’air, ce qui peut même faire des victimes» a-t-il précisé.
Miguel Ángel Mancera, maire de Mexico et vice-président du volet Amérique Latine de l’organisation C40, précise : «D’ici à 2050, 80 % environ de la population mondiale vivra dans des zones urbaines. Heureusement, les villes sont toujours plus nombreuses à s’être engagées à prendre des mesures pour réduire les émissions et privilégier le développement durable. Je suis convaincu que grâce aux mesures qui seront prises à l’échelle locale, nous pouvons atteindre ces objectifs».
La nouvelle série de vidéos s’inscrit dans le cadre d’une initiative de l’OMM et des présentateurs météo visant à rendre la climatologie plus accessible, afin que le grand public puisse mieux comprendre les conséquences du changement climatique sur les conditions météorologique locales et nationales qui influencent notre vie quotidienne.
Dans le cadre d’une initiative analogue, l’OMM avait produit, en collaboration avec une soixantaine de présentateurs météo, des «bulletins météorologiques de l'année 2050». Quatre séries de bulletins ont ainsi été lancées parallèlement à la Conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21), à la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur le réduction des risques de catastrophes, tenue à Sendai, à la Conférence de Lima sur les changements climatiques (COP 20) et au Sommet des Nations Unies sur le climat, qui qui a eu lieu à New York.
Pour visionner les bulletins climatologiques «L’été sera chaud en ville» de l’OMM sur YouTube, cliquer ici. La carte interactive publiée par Climate Central pour mieux visualiser ces «villes en évolution» pourra être consultée ici.
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Communiqué de l'OMM (723 hits)