L’Assemblée générale a fait sienne, ce matin, la déclaration intitulée « L’océan, notre avenir: appel à l’action » adoptée le 9 juin dernier par la Conférence des Nations Unies sur les océans après cinq jours pour soutenir la mise en œuvre de l’objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ». L’Assemblée générale a par ailleurs adopté le cadre mondial d’indicateurs relatifs aux objectifs et aux cibles du Programme 2030.
Avant que l’Assemblée générale n’adopte sans vote le projet de résolution sur l’« Appel à l’action », son président, M. Peter Thomson, a mis l’accent sur « l’énergie extraordinaire » de la Conférence des Nations Unies et s’est félicité d’une « percée visant à restaurer une relation de respect et d’équilibre entre l’humanité et les océans ». En faisant sienne l’Appel à l’action lancé par la Conférence, l’Assemblée générale fait connaître sa volonté de poursuivre l’élan lancé par la Conférence, a-t-il expliqué.
M. Thomson a rappelé que la Conférence avait produit trois résultats ambitieux: les sept dialogues de partenariat, leurs nombreuses informations sur l’état des océans et les solutions proposées; près de 1 400 contributions volontaires soumises par différents acteurs pour agir concrètement sur l’objectif 14; et l’Appel à l’action qui réaffirme les engagements pris pour préserver la viabilité des océans et de leurs ressources.
Pris ensemble, ces trois résultats représentent une charge de travail considérable pour nous tous, a averti le Président de l’Assemblée générale, mais il s’est dit encouragé par l’énergie produite par la Conférence et a insisté sur le fait que, lorsqu’il s’agit des océans, « il n’y a pas de Eux et Nous, pas de division entre le secteur privé et le secteur public, entre Nord et Sud, Est et Ouest. L’océan nous unit, il est le patrimoine commun de l’humanité et notre maison ultime. »
M. Thomson s’est également félicité que le Portugal et le Kenya aient proposé d’accueillir en 2020 la seconde conférence sur les océans, qui sera un moment fort dans l’évaluation des progrès vers la réalisation de l’objectif 14.
Le représentant des Fidji s’est félicité du consensus obtenu à l’Assemblée générale, y voyant le témoignage de l’engagement politique de la communauté internationale à réaliser l’objectif 14. L’Appel à l’action représente un pas en avant pour toute l’humanité, a-t-il ajouté. Coprésidentes de la Conférence sur les océans, les Fidji sont très satisfaites du niveau de participation et d’engagement des différents États Membres. À court terme, le représentant a espéré pouvoir évaluer le début de la mise en œuvre de l’objectif 14, au Forum politique de haut niveau de l’ECOSOC, ce mois-ci.
Au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, le représentant des Îles Salomon a rappelé que l’Appel à l’action représente un accomplissement particulièrement important pour son groupe, dont les États membres sont « composés à 98% d’océan ». Il s’est dit satisfait du niveau d’ambition et de la référence aux petits États insulaires en développement et aux pays les moins avancés. Toutefois, cet appel à l’action doit être un moteur et non la conclusion de nos travaux, a-t-il ajouté.
La représentante des États-Unis a rappelé que si son pays avait rejoint le consensus sur l’Appel à l’Action, il n’en approuve pas pour autant la référence au transfert de technologie et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les représentants de l’Égypte et de la Fédération de Russie ont pour leur part critiqué les dispositions concernant les mesures à prendre d’urgence pour conserver et exploiter de manière durable les océans.
L’Assemblée générale a par ailleurs adopté sans vote le cadre mondial d’indicateurs relatifs aux objectifs et aux cibles du Programme 2030, mis au point par le Groupe d’experts des Nations Unies et de l’extérieur chargé des indicateurs relatifs aux objectifs de développement durable.
Avant que le Brésil ne présente le projet de résolution, le Président de l’Assemblée générale a rappelé qu’il s’agissait d’une étape essentielle sur le chemin du développement durable. M. Thomson a notamment rappelé que l’adoption de ce cadre d’indicateurs doit permettre le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des 17 objectifs et 169 cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a aussi rendu hommage au travail de la Commission de la statistique des Nations Unies et de tous ceux qui avaient contribué à ce projet « colossal », qu’ils soient du système de Nations Unies ou du monde extérieur: secteur privé, monde universitaire, société civile.
Le cadre d’indicateurs a été agréé par la Commission de la statistique en mars et adopté le 7 juin par l’ECOSOC. Il permettra à la communauté internationale de déterminer quels pays sont sur la bonne la voie du Programme 2030 et lesquels ont besoin de davantage de soutien, a expliqué M. Thomson, qui a souhaité que le cadre soit accompagné d’un ambitieux programme de renforcement des capacités grâce à des outils novateurs de compilation et de diffusion des données.
Avec l’adoption du cadre d’indicateurs et la publication, la semaine dernière, du rapport du Secrétaire général sur la réforme du système de développement des Nations Unies, les consultations en cours pour mettre les travaux de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC en conformité avec les objectifs de développement durable et la tenue, la semaine prochaine, du Forum politique de haut niveau, « on peut considérer que l’architecture mondiale de soutien à la mise en œuvre des objectifs de développement durable progresse sur la bonne voie », a encore estimé M. Thomson.
La représentante du Mexique a félicité la Commission de la statistique des Nations Unies et tous les experts. Elle a également félicité le Brésil, auteur du projet de résolution, pour avoir accordé suffisamment de temps aux discussions sur ce texte essentiel. La représentante de la Suisse a estimé que la résolution donne un mandat clair à la Commission de la statistique de l’ONU, tout en rappelant que celle-ci devra affiner chaque année ses indicateurs et les réexaminer complètement en 2020 et 2025. Elle a également rappelé qu’un échange « entre la communauté statistique et la communauté politique » avait lieu régulièrement à l’occasion du Forum de haut niveau sur le développement durable.
En fin de séance, l’Assemblée générale a également confirmé, sans vote et sans déclaration, la reconduction de M. Mukhisa Kituyi comme Secrétaire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) pour un nouveau mandat de quatre ans qui commencera le 1er septembre prochain et s’achèvera le 31 août 2021.
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