Dans leur Déclaration, les ministres se disent conscients qu’il faut accélérer les choses au vu de l’urgence. Les progrès sont certes manifestes mais ils sont inégaux d’un pays ou région à l’autre et insuffisants pour toute une série des 169 cibles liées au 17 objectifs du Programme 2030. En effet 1,6 milliard de personnes sont encore en situation de pauvreté multidimensionnelle et près de 35% de la population des pays les moins avancés (PMA) seraient encore en situation de pauvreté extrême à l’horizon 2030. Sept cent quatre-vingt-treize millions de personnes souffrent encore de malnutrition, 108 sont dans l’insécurité alimentaire et 155 millions d’enfants accusent un retard de croissance.
Les défis ne s’arrêtent pas là: 1,1 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, 663 millions n’ont pas accès à l’eau salubre, 2,4 milliards ne disposent pas de moyens d’assainissement adéquats et plus de la moitié de la population mondiale demeure exclue de la communication en ligne.
L’ampleur et l’ambition du Programme 2030, 3 000 milliards de dollars selon certains, exigent de consolider des partenariats multipartites efficaces et transparents, notamment les partenariats public-privé, estiment les ministres. Ils notent qu’un usage important du financement international public, y compris l’aide publique au développement (APD), consiste à susciter la mobilisation de ressources supplémentaires auprès des secteurs public et privé. Les ministres réaffirment donc que le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement fait partie intégrante du Programme 2030.
Ils se félicitent du deuxième Forum du Conseil économique et social (ECOSOC) et de ses conclusions convenues sur les ressources publiques nationales, les entreprises et financements privés aux niveaux national et international, la coopération internationale au développement, le commerce international comme moteur du développement, la dette et sa viabilité, le règlement des problèmes systémiques, et la science, la technologie, l’innovation et le renforcement des capacités.
À ce propos, les ministres saluent les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Mécanisme de facilitation des technologies et de la Banque de technologies pour les PMA. Ils notent l’importance des décisions fondées sur des faits et la nécessité de renforcer la capacité de produire, d’analyser et d’utiliser les données pour atteindre les objectifs de développement durable. Ils se félicitent donc de l’adoption du Cadre mondial d’indicateurs approuvé par la Commission de statistique de l’ONU.
S’agissant justement de l’Organisation, les ministres se disent conscients du rôle que cette dernière joue pour aider les pays. Ils prennent note des efforts faits par le Secrétaire général pour remédier aux lacunes et aux chevauchements et améliorer la responsabilisation, la transparence et la coordination d’ensemble des entités du système des Nations Unies pour le développement et leur contrôle par les États Membres.
L’adoption de la Déclaration ministérielle a donné lieu à de nombreuses remarques sur l’insuffisance des progrès dans la parité entre les sexes. Le Mexique a par exemple regretté que trop de pays aient encore des difficultés avec les objectifs d’égalité et d’autonomisation des femmes. Le Canada a rappelé que le PIB mondial, estimé à 74 000 milliards de dollars, pourrait être augmenté de 28 000 milliards de dollars si tous les États Membres de l’ONU avaient atteint la parité.
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