L'European Institute for Gender Equality publiait le 11 octobre 2017 un communiqué de presse sur l'Indice de l’égalité de genre 2017. Son constat est mitigé: "Nous avançons dans la bonne direction, mais la progression générale reste très lente". L’Union européenne affiche aujourd’hui un score de 66,2 sur 100, soit seulement quatre points de plus qu’il y a dix ans. Sur la première marche du podium se trouve la Suède, avec un score de 82,6, contre 50 points pour la Grèce, qui a chuté à la dernière place. L’Italie enregistre la meilleure progression, avec un bond de 12,9 points qui l’amène à la 14e place du classement.
«Nous avançons à pas de tortue. Nous sommes toujours loin d’une société où règne l’égalité de genre, et tous les pays de l’Union européenne ont encore du chemin à parcourir. À certains égards, les écarts sont même plus marqués qu’il y a dix ans. Notre indice de l’égalité de genre indique clairement si les mesures prises par les gouvernements correspondent aux besoins spécifiques des femmes et des hommes et si elles sont efficaces ou non», déclare Virginija Langbakk, directrice de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE).
«Les nouveaux résultats de l’indice de l’égalité de genre montrent que l’inégalité prévaut dans tous les domaines de la vie, ce qui signifie que l’Europe a le devoir d’agir. Cette année, je proposerai de nouvelles mesures destinées à contribuer à l’autonomisation des femmes et à concrétiser le principe de l’égalité de rémunération pour un même travail. “Égalité” ne signifie pas faire davantage ressembler les femmes aux hommes, mais créer un environnement où les deux sexes disposent des mêmes opportunités et participent pleinement à la vie sociale, professionnelle et familiale», déclare V%u011Bra Jourová, commissaire pour la justice, les consommateurs et l’égalité des genres.
Le domaine dans lequel l’égalité de genre a le plus progressé au cours des dix dernières années est celui de la prise de décision, particulièrement dans le secteur privé. Ce constat montre que la pression, tant politique que publique, peut être concluante et qu’elle est d’ailleurs parvenue à induire un changement au sein des conseils d’entreprises privées. Néanmoins, bien que l’égalité de genre dans la prise de décision se soit améliorée de presque 10 points au cours de la décennie écoulée, pour atteindre 48,5, ce domaine affiche toujours le score le plus bas. Cela reflète sans équivoque la représentation inégale entre les femmes et les hommes en politique, et souligne un déficit démocratique dans la gouvernance de l’UE.
Cette année, l’indice de l’égalité de genre dresse également un nouveau portrait, plus complet, du pouvoir. Outre la prise de décision dans les domaines politique et économique, les résultats montrent qui dirige dans les médias, la recherche et le sport. Dans le paysage médiatique, la plupart des étudiants en journalisme sont des femmes (deux tiers des diplômés), mais peu d’entre elles accèdent aux postes de direction. Les décideurs dans ce secteur sont principalement des hommes (les femmes représentant 22 % des présidents des conseils d’administration des chaînes publiques dans l’UE). En ce qui concerne le financement de la recherche, les femmes ne représentent même pas un tiers (27 %) des dirigeants des organismes de financement de la recherche. La situation est encore plus préoccupante dans le secteur des sports, dans lequel les femmes n’occupent que 14 % des postes les plus importants au sein des fédérations sportives de l’UE.
Douze pays enregistrent un recul en ce qui concerne l’utilisation du temps chez les femmes et les hommes. Seul un homme sur trois se consacre quotidiennement à la cuisine et aux tâches ménagères, contre presque toutes les femmes (79 %). Les hommes disposent également de plus de temps à consacrer aux activités sportives, culturelles et aux loisirs. Par rapport aux femmes nées dans l’UE, les femmes migrantes supportent une charge particulièrement lourde lorsqu’il s’agit de prendre en charge les membres de la famille (respectivement 38 et 46 %).
Pour la première fois, l’indice montre des disparités entre différents groupes de femmes et d’hommes. Une personne, en fonction de son âge, de son niveau d’études, de son pays d’origine, d’un éventuel handicap et de son modèle familial, peut vivre complètement différemment du reste de la population. Par exemple, les personnes issues de l’immigration courent deux fois plus le risque de pauvreté que les femmes et hommes nés au sein de l’UE. Les jeunes hommes ont moins de possibilités de formation que les jeunes femmes et les mères isolées ont plus difficilement accès aux soins de santé et aux services dentaires que les couples avec enfants.
Connectez-vous pour assister à la présentation des résultats en direct de Bruxelles, à partir de 9 h 00 HEEC. Suivez-nous sur Facebook et Twitter pour ne rien rater de nos tweets et actualités via le hashtag #EIGEIndex.
L’indice de l’égalité de genre est un outil conçu par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) pour mesurer les progrès accomplis en matière d’égalité de genre dans l’UE. Cet indice couvre six domaines principaux (travail, argent, savoir, temps, pouvoir et santé) et deux domaines satellites (violence envers les femmes et inégalités croisées). Il offre plus de visibilité aux domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires et aide les décideurs à élaborer des mesures plus efficaces en matière d’égalité de genre.
Le rapport:
Pour tout complément d’information, veuillez contacter Divil Macijauskien, à l’adresse électronique zivile.macijauskiene@eige.europa.eu, ou par téléphone: 370 5 2157 41
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