Au Sénégal, l’assainissement des localités de 3 000 à 30 000 habitants représente une problématique particulière, encore mal cernée par les pouvoirs publics et par les acteurs de l’aide internationale au développement.
Ces localités, qu’il s’agisse de petites villes ou de gros bourgs ruraux, connaissent une croissance très rapide. Les modes de vie de leurs habitants – en termes de types d’habitat, de consommation en eau, etc. – tendent à se rapprocher de ceux des populations urbaines. Pourtant, dans leur grande majorité, ces localités ne sont pas couvertes par l’Office national de l’assainissement au Sénégal (Onas). Si le recours à des réseaux d’égouts n’est pas envisageable, à la fois pour des raisons financières, techniques et institutionnelles, l’usage de latrines dans des zones où la densité de l’habitat est importante pose la question de la vidange et du traitement des effluents. Des projets et programmes tentent actuellement de répondre aux enjeux de l’assainissement de ces localités intermédiaires mais la durabilité, la qualité des services et la concertation avec les usagers sont encore trop peu prises en compte, bien qu’elles figurent en bonne place parmi les Objectifs du développement durable (ODD) que le Sénégal souhaite atteindre d’ici 2030.
C’est pourquoi le Gret et ses partenaires ont conçu un programme de recherche-action pour le développement de l’assainissement dans les localités intermédiaires du Sénégal. Il vise à renforcer les organisations de la société civile (OSC), les autorités locales et les autres acteurs du secteur de l’assainissement, tels que les services techniques et les partenaires, dans leur compréhension et leur capacité d’action pour le développement et le suivi de services d’assainissement durables.
L’atelier de lancement du projet s’est tenu le 13 septembre dernier à Dakar, en présence d’une grande diversité d’acteurs : la Direction de l’assainissement, le Programme d’eau potable et d’assainissement du Milllénaire (Pepam), les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, les représentants des associations de collectivités locales et d’usagers. Dans le cadre de ce projet dont le pS-Eau est tête de file, le Gret est chargé d’élaborer et de suivre la mise en œuvre de mécanismes de suivi technique et financier des services locaux d’assainissement dans deux localités intermédiaires pilotes. Celles-ci seront choisies avec l’ensemble des parties prenantes sur la base des résultats d’un diagnostic en cours de réalisation. Des formations en région et à Dakar seront organisées, et un guide méthodologique mis à disposition d’ici mai 2019 afin que les acteurs locaux puissent s’approprier les méthodes et outils élaborés au cours du projet et diffuser les connaissances.
Le projet Pradalis, d’une durée de 24 mois, est financé par l’Union européenne et le Programme d’appui aux initiatives de la société civile (10e FED). Les partenaires de ce projet sont le Programme Solidarité Eau (pS-Eau), Eau Vive, l’Université Cheikh Anta Diop, le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (CONGAD).
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