Depuis plusieurs années, le Réseau des Femmes Enseignantes d'Afrique Centrale (Resac) tient des rencontres annuelles au cours desquelles des échanges d'expériences, des actions de plaidoyer et de lobbyng sur des questions allant de la qualité de l'Education à la condition des femmes enseignantes sont pensées. La rencontre de cette année s'est tenue du 30 Octobre au 01er novembre 2017 à Brazzaville en République du Congo. Une vingtaine de participant-e-s issues des organisations syndicales membre de l'Internationale de l'Education (IE) au Burundi, Cameroun, Gabon, République Centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Rwanda et Tchad ont pris part à cette rencontre.
Les travaux ont essentiellement porté sur l'analyse stratégique du Resac aux fins de cibler les difficultés et les obstacles liés à l'épanouissement et l'autonomisation des femmes enseignantes. De cette analyse plusieurs éléments ont été mis en exergue : les femmes occupent faiblement les postes de responsabilité dans leurs organisations syndicales, bon nombre d'entre elles ignorent leurs droits/devoirs, entretiennent une grande confusion quant à la nécessité de l'activité syndicale et l'importance des réseaux (intérêts des regroupements professionnels), plusieurs vivent dans une précarité sans pareil qui ne leur permet pas de faire vivre leur organisation syndicale à travers les cotisations.
Des raisons pour justifier cette situation ont été relevées entre autres ; l'instabilité politique et l'insécurité dans certains pays, les intimidations et repressions diverses dont sont victimes les enseignants dans plusieurs régions de l'Afrique Centrale, les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, les us et coutumes qui confinent les femmes à une "certaine vie" et restreignent ainsi leur marge de manoeuvre, la crise économique mondiale et la paupérisation qui s'en est suivie et qui ont sérieusement perturbé les femmes.
En guise de perspectives il a été suggéré de poursuivre des actions de sensibilisation et de mobilisation des femmes à travers des séances de formation diverses avec des discours bien élaborés. Une initiation à la préparation d'une action de plaidoyer a été faite par la Camarade Anais Dayamba, Chargée des Programmes du Rafed. Tour à tour elle a défini ce qu'est un plaidoyer et donné des conseils pratiques pour sa construction et sa conduite.
Quant aux questions liées au genre, La République du Congo à travers le Programme National de Promotion du Leadership Féminin en Politique et dans la vie Publique (période 2017-2021) du Ministère de la Promotion de la Femme et de l'Intégration de la Femme au Développement a présenté l'étendue des dispositions et des stratégies adoptées et mises en pratiques en la matière. Elle a invité les femmes enseignantes du congo à se rapprocher du Ministère pour des actions concertées et a salué l'initiative de l'IE tendant à renforcer durablement les capacités des femmes et des jeunes filles pour les rendre capables de soutenir des activités de développement.
Des recommandations à l'endroit des pays de la sous région, de l'Internationale de l'Education, des Syndicats et des réseaux locaux ont été élaborées et rendez vous a été pris pour la prochaine rencontre.