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La gestion des hôpitaux ou la manifestation de l'amateurisme.


La gestion de nos hôpitaux publics inquiète plus qu'elle ne rassure. A tout moment, on vit des scandales liés tantôt à des décès qu'on aurait bien pu éviter, tantôt à des vols de bébés, tantôt à la non célérité dans la prise en charge des patients même quand il s'agit des cas d'urgence.

Le dernier scandale en date est celui que vit actuellement le Centre Hôspitalier Universitaire de Yaoundé (CHUY), un centre hôspitalier qui devrait être l'un des centres de référence du pays puisqu'il est sous la tutelle des plus grands spécialistes de la médecine, notamment des Professeurs en la matière. Le fait y est d'ailleurs très récurrent. Il ne passe pas d'année, parfois de semestre sans que l'on y parle du non paiement des salaires des contractuels ou des personnels d'appui. Cette fois ces personnels réclament deux mois de salaires, les mois de novembre et de décembre. Ils ont dû observer un arrêt de travail ce lundi 15 janvier pour faire entendre leurs voix. Depuis ces deux derniers mois en effet, ils n'ont pas reçu leurs salaires moins encore ce qu'on y appellent les côtes-part qui représentent le tiers des recettes produites chaque mois par eux-mêmes.

A-t-on besoin de rappeler les désastres qu'un arrêt de travail dans un hôpital peut causer? Non. Tout le monde en est conscient. La preuve est que deux membres du gouvernement, les ministres de la santé et de l'enseignement supérieur, sont immédiatement descendus sur les lieux pour rattraper la situation. Après quelques heures de conciliabule avec les délégués des personnels et les syndicats, le mot d'ordre a été levé en contrepartie de la promesse d'un paiement immédiat de ces arriérés de salaire. Il faut se réjouir de l'issue heureuse et rapide que l'on a trouvé cette fois-ci, parce que, à certains autres moments, dans le même hôpital, les négociations durent souvent de façon interminable.

Par contre, on a bien le droit de s'interroger sur le fait que l'on soit toujours obligé de faire recours à la grève pour recevoir ce qui est normalement un dû. A quel niveau cela coince-t-il? La promptitude avec laquelle le Ministre de la santé a réagi montre bien que le non paiement des salaires et autres émoluments n'est pas lié au manque de fonds. C'est simplement un problème de management. Nos dirigeants doivent savoir que gérer c'est prévoir et qu'il faut surtout prendre en compte l'intérêt général. Le salaire d'un travailleur ne doit souffrir d'aucune attente.

Comment pourrait-on prétendre éradiquer la corruption dans des conditions où les travailleurs sont continuellemnt paupérisés? Surtout dans des domaines aussi sensibles où les usagers, principalement les patients, sont dans une situation extrêmement précaire, où leurs vies sont engagées et donc sont prêts à tout pour les sauver, même quand ils ne disposent pas de moyens.

Pour un développement durable, nos gestionnaires dans le secteur public, comme partout d'ailleurs, doivent avoir des comportements qui respectent la dignité humaine et qui sauvegardent la vie d'autrui. Et particulièrement dans le domaine de la santé, il faut éviter que le serment d'Hippocrate n'y soit réduit qu'à un serment d'hypocrites.

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