« L’OMS est une organisation qui peut changer le cours de l'histoire et nous changeons encore l'histoire, tous les jours », a affirmé le Dr Tedros devant les délégués des 194 Etats membres de l'organisation réunis au Palais des Nations.
Il a cité en exemple la réponse apportée par l’OMS et ses partenaires à l’actuelle épidémie d’Ebola à Bikoro, en République démocratique du Congo ; l’établissement au Yémen de plus de 1.000 centres de traitement du choléra qui ont aidé à sauver des dizaines de milliers de vies ; ou encore l’envoi à Madagascar de plus d’un million de doses de vaccins et de fonds qui ont permis de maitriser l’épidémie de peste dans ce pays en seulement trois mois.
Au terme de sa première année de mandat à la tête de l’OMS , le Dr Tedros a présenté le nouveau programme général de travail de l’organisation à l’horizon 2023, axé sur des cibles relevant du « triple milliard », à savoir un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la couverture sanitaire universelle ; un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées face aux situations d’urgence sanitaire ; et un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d’un meilleur état de santé et de plus de bien-être.
Selon le chef de l’agence onusienne pour la santé, ce nouveau programme est ambitieux mais nécessaire car « les enjeux sont trop importants ».
« Nous devons agir avec un sentiment d'urgence dans tout ce que nous faisons, parce que chaque moment que nous perdons est une question de vie ou de mort », a alerté le chef de l’OMS, attirant l’attention sur les nouvelles initiatives pour lutter contre les maladies non transmissibles, le changement climatique, le paludisme, le cancer du col de l’utérus, ou encore les graisses trans dans les aliments.
Le Dr Tedros a souligné que le nouveau programme de travail s’inscrit dans trois principes qui ont toujours gouverné l’OMS : « promouvoir la santé, protéger le monde et servir les populations vulnérables ».
« Nous ne nous contenterons pas d'un monde dans lequel il y a une différence d'espérance de vie de 33 ans entre certains pays. Nous ne nous contenterons pas d'un monde dans lequel les gens tombent malades parce que l'air qu'ils respirent n'est pas propre. (…) Nous ne nous contenterons pas d'un monde dans lequel les gens doivent choisir entre la maladie et la pauvreté à cause du coût de la prise en charge qui sort de leurs propres poches », a martelé le chef de l’OMS.
Le Directeur général a annoncé une série de mesures qui devraient permettre de mettre en œuvre le nouveau programme d’action, y compris une série de réformes, un plan de transformation et la mise en place d’un leadership fort avec de nombreux de talents et provenant de tous les coins du monde.
Le chef de l’OMS, s’est félicité de l’appui politique sans précédent démontré par les Etats membres dans le domaine de la santé, et a appelé à le renforcer d’un financement avec des fonds flexible.
« Il y a peu d'intérêt dans une mission ambitieuse si elle ne s'accompagne pas d'investissements ambitieux », a fait remarquer le Dr Tedros.