Le gouvernement du Québec a pour objectif d’atteindre 100 000 véhicules électriques sur les routes du Québec d’ici 2020. Pour l’instant, il y a loin de la coupe aux lèvres, le Québec compte seulement 30 000 voitures électriques sur ses routes, alors que 2020 c’est dans seulement deux ans. Vous le savez probablement, mais le gouvernement québécois offre un rabais allant jusqu’à 8000$ pour l’achat d’un véhicule hybride ou électrique. Et si la voiture électrique n’était pas la solution miracle à la réduction de la pollution?
On vous a déjà entretenu des enjeux associés à la voiture électrique :
Métaux rares : «Un véhicule électrique génère presque autant de carbone qu’un diesel»
Véhicules électriques : quels impacts en termes de ressources naturelles ?
La voiture « zéro émission »?
Nous sommes donc en mesure de nous demander si cette solution miracle qui vise à éliminer les émissions de CO2, associé au transport, améliorer la qualité de l’air et diminuer notre dépendance aux énergies fossiles et ressources naturelles ne fait pas que déplacer le problème. Évidemment, au Québec nous avons la chance de produire le carburant (électricité) de ces véhicules à partir d’une source d’énergie renouvelable, l’hydroélectricité, mais comme l’affirme un rapport de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, France) en 2016 :
« La voiture électrique consomme moins d’énergie que la voiture thermique [essence, diesel, ndlr], car sa chaîne de traction présente un excellent rendement énergétique. Malgré cela, sur l’ensemble de son cycle de vie, la consommation énergétique d’un véhicule électrique est globalement proche de celle d’un véhicule diesel. »
La voiture électrique nécessite deux fois plus d’énergie à la construction (matière première, transport des pièces, assemblage) qu’une voiture conventionnelle, tout cela à cause de la fabrication de la batterie qui est très énergivore. C’est seulement après 100 000 kilomètres au compteur qu’un véhicule électrique devient avantageux par rapport à la voiturer thermique. Il faut donc envisager d’acheter une voiture électrique d’occasion, un marché qui se développe progressivement.
Transition énergétique
Dans une certaine mesure, le véhicule électrique permet de répondre aux enjeux de la transition énergétique, notamment en réduisant notre dépendance à l’importation d’énergie fossile et permet, de réduire les émissions de gaz à effet de serre émient par le secteur du transport.
Fabrication de la batterie : environnement et éthique
C’est la fabrication de la batterie au Li-on qui cause davantage de problèmes avec la voiture électrique l’extraction du lithium et du cobalt, pose problème tant sur le plan environnemental qu’éthique. L’usage intensif d’eau et de produits chimiques pour extraire ces métaux du sol n’est pas sans conséquence pour l’environnement et c’est sans parler des mauvaises conditions de la main d’œuvre qui les extraient.
Voici donc plusieurs questionnements de nature environnementales et éthiques sur lesquels nous et nos gouvernements sommes appelés à réfléchir. Si la voiture électrique ne constitue pas une solution miracle, devrions-nous renforcer les interventions en matière de cocktail de transport (voiture personnelle, taxi, voiture partage, transport en commun, marche, vélo) et d’aménagement urbain en plus de remettre en question notre mode de consommation?
Source : ADEME, LCI
Crédit photo : MikesPhotos via Pixabay
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