A trois mois de la COP 24, des pourparlers de l’ONU sur le changement climatique organisée à Bangkok, en Thailande, se sont conclus dimanche sur un constat mitigé : les progrès sur les directives de mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat sont inégaux.
Pour la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), il ne fait aucun doute : ces lignes directrices – qui font l’objet de négociations depuis deux ans - sont nécessaires pour que l'Accord de Paris fonctionne de manière équitable et transparente pour tous.
L’objectif fixé est une adoption de ces directives lors de la conférence annuelle sur le changement climatique (COP24) qui se tiendra à Katowice, en Pologne, en décembre prochain.
« À Bangkok, les progrès ont été inégaux en ce qui concerne les éléments du régime de lutte contre le changement climatique que les pays s'efforcent de mettre en œuvre », a déclaré Patricia Espinosa, la Secrétaire exécutive de l'ONU sur le changement climatique à la clôture des pourparlers qui se sont tenues depuis une semaine dans la capitale thaïlandaise. « Cela souligne le besoin urgent de poursuivre le travail dans les semaines à venir », a-t-elle souligné alors que la COP 24 ouvre ses portes dans moins de trois mois.
Accroître l’action climatique, notamment l’appui aux pays en développement
Les directives de l’Accord de Paris, que les Etats s’efforcent de mettre en œuvre, comprennent une action renforcée dans la lutte contre l’impact du changement climatique et un soutien accru et transparent aux actions des pays en développement sous forme de financement, de coopération technologique et de renforcement des capacités.
Les dispositions à mettre en œuvre incluent également l’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale au cours du 21e siècle à moins de 2 degrés Celsius, tout en poursuivant les efforts pour limiter l’augmentation à 1,5 degré Celsius grâce à des réductions d’émissions transparentes et ambitieuses.
« En préparation de la COP 24, il sera essentiel de parvenir à un équilibre entre toutes les questions. Ceci est important car toutes les parties du régime doivent fonctionner ensemble de manière interconnectée », a souligné Mme Espinosa.
Dans la capitale thaïlandaise, les gouvernements ont négocié sur comment concrétiser les contributions et responsabilités des pays développés et ceux en développement dans l’action climatique, tout en prenant en compte les différentes situations propres à chacun d’entre eux.
Accord de Paris : « un équilibre délicat pour rassembler tous les pays »
Parmi les importantes préoccupations soulevées lors des pourparlers de Bangkok : la communication transparente et régulière des actions, ainsi que la manière de parvenir à une clarté totale sur le financement climatique à court et à long terme.
« L’Accord de Paris établit un équilibre délicat pour rassembler tous les pays. Nous devons reconnaître que les pays ont des réalités différentes chez eux. Ils ont différents niveaux de développement économique et social qui mènent à des situations nationales différentes », a déclaré Mme Espinosa. « Cela doit se refléter dans les directives de mise en œuvre de l’Accord de Paris. Cela nécessite une solution politique, mais le temps presse. Les dirigeants doivent s'engager et aider à résoudre ces problèmes bien avant la COP24 », a-t-elle exhorté.
Action climatique : « Cela nécessite une solution politique, mais le temps presse. Les dirigeants doivent s'engager et aider à résoudre ces problèmes bien avant la COP24 » - Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la CCNUCC
Cette année, le monde a des vagues de chaleur, des feux de forêts, des sécheresses et des inondations records à travers le monde, avec des conséquences dramatiques : de nombreux décès, des moyens de subsistance anéantis et des infrastructures coûteuses perdues dans de vastes zones du monde développé et en développement.
« Il est clair que nous devons intensifier l'action climatique de manière significative. À l’évidence, la mise en œuvre intégrale de l’Accord de Paris est le moyen de le faire d’une manière équilibrée et coordonnée qui ne laisse personne de côté. Le secrétariat (de la CCNUCC) est prêt à entièrement aider les pays à atteindre cet objectif important », a souligné Mme Espinosa.
Lundi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, doit s'exprimer sur la question du changement climatique depuis le siège de l'ONU à New York, à deux jours de la tenue du Sommet mondial sur l'action climatique à San Francisco, en Californie.
[ODD2030-13]
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