Chaque année des millions de tonnes de plastiques se déversent dans l’océan. Les conséquences de ce problème environnemental mondial sont difficiles à envisager. Le chemin emprunté par le plastique pour atteindre l’océan est un axe de recherche stratégique qu’il est nécessaire d’élucider afin de pouvoir réduire le volume de plastique déversé, et perdu, dans les mers. Dans la mesure où il est impossible de récupérer les débris de plastique dans les océans, il faut collecter des informations sur l’apport plastique pour agir efficacement. C’est à cette tâche complexe que se sont attaqués l’ équipe de chercheurs interdisciplinaires du Helmholtz Centre for Environnemental Research en Allemagne.
À cette fin, les chercheurs ont analysé diverses études scientifiques portant sur la charge de plastique - c'est-à-dire la quantité de plastique transportée par l'eau - dans les rivières. Ils ont pu démontrer qu'il existait une corrélation nette entre le volume de déchets non éliminés de manière appropriée dans un bassin versant, et le volume de déchets plastiques passant par la rivière jusqu’à la mer. Ils soulignent aussi que les charges de plastique augmentent de manière disproportionnée par rapport à la taille et au débit des fleuves. Les plus grands fleuves enregistrent donc une concentration de plastique plus élevée.
L’étude, publiée dans la revue Environmental Science & Technology, a permis de montrer que l’essentiel, voire la quasi-totalité, des débris de plastique présents dans l’océan ont été acheminés par de grands fleuves. L’étude conclut que 88 à 95 % des déchets plastiques proviennent en réalité de seulement 10 fleuves, situés en Asie et en Afrique.
Huit d’entre eux seraient situés en Asie, et pour les deux restants en Afrique. Le plus grand pollueur du monde est le fleuve Yang-Tsé, en Chine, qui chaque année transporte jusqu'à 1,5 million de tonnes de plastique dans l'océan. A titre de comparaison, la Tamise en Angleterre charrie chaque année 18 tonnes de plastique dans la mer. Une des préconisations de ce rapport est d’essayer de réduire de moitié la quantité de matières plastiques déversées à partir des bassins hydrographiques de ces cours d’eau, en améliorant la gestion des déchets et en sensibilisant les populations.
Les prochaines études menées par cette équipe viseront à évaluer le temps et la durée que met le plastique à être charrié des cours d’eau vers les océans. Cette durée pourrait-elle varier de quelques jours jusqu’à plusieurs décennies ? Cette question est importante pour envisager des moyens d’actions.
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