Par Eric Freedman, Professor of Journalism and Chair, Knight Center for Environmental Journalism, Michigan State University
Du meurtre du journaliste Jamal Kashoggi par des agents saoudiens à Istanbul en octobre dernier, aux tensions entre Donald Trump et un reporter de CNN à la Maison Blanche, les attaques envers les journalistes font régulièrement l’actualité. Mais cette situation dépasse largement la sphère politique.
Au sein du Knight Center for Environmental Journalism, à l’université du Michigan, nous formons des étudiants et des journalistes professionnels à enquêter sur l’état environnemental de la planète, à nos yeux le sujet le plus important de tous. Or ceux qui couvrent ces thématiques s’exposent à un risque accru de meurtre, d’arrestations, d’agressions, de menaces, d’exil, de poursuites judiciaires ou de harcèlement.
J’ai creusé cette problématique dans une récente étude, en menant des interviews approfondies avec des journalistes des cinq continents ayant vécu de telles expériences. J’ai notamment abordé avec eux l’impact des attaques qu’ils avaient subies sur leur santé psychologique et leur carrière. Si certains avaient renoncé au journalisme, d’autres étaient sortis de ces épreuves plus décidés que jamais.
Couvrir les sujets environnementaux est l’un des exercices les plus périlleux du journalisme. Quarante reporters ont ainsi perdu la vie entre 2005 et 2016 pour avoir enquêté sur ces problèmes. C’est davantage que le nombre de journalistes tués lors des conflits entre les États-Unis et l’Afghanistan...
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