En 2016, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie de la France était de 16%, où le solaire photovoltaïque ne représentait que 2,7% (source). Or, dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, la France s’est engagée à porter la part d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute à 32% pour 2030. Étant donné la faible utilisation du solaire jusqu’à présent, celui-ci représente un domaine au potentiel important. C’est pourquoi l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) s’est penchée sur le sujet, ce qui a mené à la publication du rapport Évaluation du gisement relatif aux zones délaissées et artificialisées propices à l’implantation de centrales photovoltaïques en avril 2019.
L’objectif de cette étude, menée en France métropolitaine et Corse, était d’évaluer pour la première fois le potentiel national des zones délaissées, comme les friches industrielles ou les parkings, pour y installer des centrales photovoltaïques. Ce rapport sert ainsi d’analyse préalable et de base pour de futures politiques publiques dans ce sens.
Après une détection des zones potentiels et un travail d’analyse de ces terrains en fonction des contraintes possibles, 17 764 sites ont été retenus comme propices a%u0300 l’installation d’une centrale photovoltaïque. Certaines contraintes sont, en effet, considérées comme rédhibitoires et empêchent donc tout projet, par exemple un terrain se trouvant dans une réserve biologique. D’autres sont handicapantes à différents degrés et peuvent donc être un frein ou empêcher un projet, c’est le cas de terrains se trouvant dans un périmètre de 500 m d’un monument historique (lourd), situer sur une commune concernée par la loi littoral (moyen) ou à proximité d’un aéroport (léger).
Si la puissance photovoltaïque installée en France était de 9 GWc (GigaWatts-cre%u0302te) en 2018, l’ADEME a estimé qu’elle pourrait atteindre 53 GWc par l’utilisation de ces sites. Ceux-ci se répartissent à 93% sur des zones délaissées (principalement d’anciens dépôts d’hydrocarbures ou sites d’activités de commerce, d’artisanat et d’industrie mécanique) et 7% sur des parkings. D’autre part, si 41% des zones retenues sont touchées par trois handicaps légers au maximum, 18% ne sont concernées par aucune contrainte handicapante.
Les résultats de cette étude présentent donc un fort potentiel pour l’énergie photovoltaïque en France, même si les auteurs reconnaissent eux-mêmes ses limites. En effet, certaines données qu’il n’a pas été possible de prendre en compte pourraient augmenter ou diminuer l’estimation. Toutefois, celles-ci ne suffiraient pas à changer l’ordre de grandeur du résultat. Ce rapport peut donc être considéré comme un bon support de base pour les acteurs politiques souhaitant développer l’énergie photovoltaïque grâce aux friches et parkings.
Pour plus d’informations détaillées : Consultez le rapport de l’ADEME
Rapport ADEME (1170 hits)