La Martinique est une région qui possède une biodiversité très riche, tant en espèces animales qu’en espèces végétales. Mais ce patrimoine naturel est menacé par de nombreux facteurs.
Des chercheurs spécialistes ont réalisé une étude sur 427 espèces natives de l’île de la Martinique. A l’issue de cette étude, ces experts issus du Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) avec l’aide de spécialistes de la faune martiniquaise ont créé la Liste rouge des espèces menacées.
Les forêts semi-humides du Sud sont les écosystèmes les plus touchés. Sur le territoire, près de 15% des espèces sont menacées (soit un total de 62 espèces) et 56 autres sont jugées comme étant quasi menacées. Mais le bilan est encore plus alarmant pour les espèces qui ont déjà disparu, qui s’élèvent au nombre de 15.
Les espèces qui ont fait l’objet de l’étude sont des oiseaux, des mammifères, des reptiles, des poissons d’eau douce, des papillons et une partie des coléoptères. Parmi les menaces récurrentes qui planent sur ces espèces se trouvent la destruction des habitats et l’urbanisation croissante qui causent de aménagements de territoire ne prenant pas forcément en compte les espèces.
Les espèces sont également menacées par la chasse et par la pêche, ce qui cause la disparition d’espèces déjà considérées comme étant en danger comme le cachalot, ou considérées comme étant vulnérables comme la tortue imbriquée. D’après l’étude, ces espèces sont souvent percutées par les navires ou se retrouvent piégées dans les filets des pêcheurs.
Les chercheurs soulignent également l’usage du chlordécone, un insecticide autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies des Antilles, mais désormais interdit. Cependant, la molécule de cet insecticide est encore présente dans la nature et impacte la faune et « potentiellement de nombreuses espèces » indique le rapport.
Les experts appellent à la vigilance afin de prendre soin de nos écosystèmes et de notre biodiversité, et ont déclaré que "les résultats de la Liste rouge contribueront à identifier les priorités d'action et à orienter les futures stratégies d'acquisition de connaissances et de conservation, afin de sauvegarder avec tous les acteurs le patrimoine naturel exceptionnel et fragile de la Martinique".
[MOGED]