Le site CentrEau, Centre québecois de recherche sur l'eau, a publié le 11 mai 2020 un résumé d'une recherche internationale intitulée « Increasing contribution of peatlands to boreal evapotranspiration in a warming climate ». Selon l'article du site CentrEau, « Une perte d'eau accéléré par les changements climatiques dans les tourbières », cette étude a été écrite par 59 auteurs. Parmi ces experts internationaux figurent notamment Daniel Nadeau, professeur de l'Université de Laval au département de Génie Civil et de Génie des Eaux, Manuel Helbig et Mike Waddington de la McMaster’s School of Geography and Earth Sciences. Elle a été publiée dans la revue Climate Change.
Elle révèle que les tourbières, c'est-à-dire les terrains de matières combustibles issues de la décomposition de végétaux, ont un rôle indispensable à comprendre dans le cadre du réchauffement climatique, notamment sous le climat boréal. En effet, les tourbières fonctionnent différemment des écosystèmes forestiers dans leur gestion de l'eau, ce qui est problématique. Les écosystèmes forestiers parviennent à retenir l'eau alors que l'atmosphère en absorbe une plus grande quantité du fait d'un air plus sec dû au réchauffement.
Au contraire, les tourbières n'ont pas de mécanisme de défense face au réchauffement climatique. Auparavant elles stockaient l'eau, ainsi que le carbone et servaient de coupe-feu grâce à leur humidité. Avec le réchauffement, elles perdent de l'eau dans l'atmosphère et de fait la « déshydratation expose leurs réserves de carbone denses à une décomposition accélérée ». Cela a pour conséquence des incendies plus intenses qui « libèrent de grandes quantité de carbones dans l'atmosphère » et donc une accélération du réchauffement climatique.
Pour le chercheur Manuel Helbig : « La plupart des modèles climatiques mondiaux actuels supposent que le biome est entièrement constitué de forêts, une omission qui pourrait sérieusement compromettre leurs projections ».
Pour lire le résumé en français
[MOGED]