Nouveau-Brunswick : La COVID-19 crée des défis d’approvisionnement alimentaire et soulève des préoccupations en matière de sécurité alimentaire
Notre province est vulnérable en matière de sécurité alimentaire et l’industrie fait face à des schémas d’achat inhabituels. On peut par exemple prendre les chiffres des ventes du magasin Sobeys publiés la semaine dernière, qui ont montré une augmentation de 37 % en un mois. Selon Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie à Halifax, « ces chiffres représentent trois fois les ventes de décembre qui est le mois le plus occupé de l’année. De nombreux Néo-Brunswickois comme de nombreux Canadiens se sont laissés emporter par les achats de panique. Mais de nombreux achats sont également dus à la fermeture des restaurants. Le secteur de la restauration est devenu inexistant du jour au lendemain. Cela représente 90 milliards de dollars d’affaires qui ont été transférés au commerce de détail parce que les gens cuisinent maintenant à la maison au lieu de manger à l’extérieur. »
Selon Jim Cormier, directeur de l’Atlantique pour le Conseil canadien du commerce de détail, « ce genre de changements associés à la pandémie a créé des problèmes d’approvisionnement. Il prend l’exemple de la levure et la farine qui sont devenus difficiles à trouver à cause d’un regain d’intérêt pour la cuisson du pain au cours du mois dernier alors que les gens sont restés coincés à la maison et à la recherche d’un passe-temps. »
Ils excitent de nouvelles réalités partout dans la province depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars. Nous pouvons par exemple citer la limitation du nombre d’achats par produit ou encore la rareté de certains produits. Certains Néo-Brunswickois commencent à s’inquiéter de ce que les mois à venir apporteront.
Selon Sylvain Charlebois, « parlant de la sécurité alimentaire, il n’y a pas que notre province qui est vulnérable, toutes les autres provinces atlantiques sont dans la même situation. Car la région de l’Atlantique est plus éloignée des principales chaînes d’approvisionnement et plus difficile à entretenir, par rapport à d’autres juridictions plus densément peuplées, comme l’Ontario et le Québec. »
Environ 90 % des produits du Nouveau-Brunswick sont importés, mais Sylvain Charlebois ne croit pas que la province sera à court de nourriture. Le Nouveau-Brunswick a cependant compris beaucoup de choses avec cette pandémie ; par exemple, la province a compris qu’elle produisait trop peu de légumes.
Normalement, les acteurs de la chaîne d’approvisionnement savent quelle quantité commander et quand commander tel ou tel produit, mais tout a été renversé ces derniers mois parce qu’il y a très peu de prévisibilité dans les habitudes d’achat des gens maintenant. Les ventes au détail des épiceries un lundi pourraient augmenter de 85 %, diminuer de 15 % le lendemain, augmenter de 40 % un jour plus tard, puis retomber. Ainsi, alors que la chaîne d’approvisionnement est toujours solide, il peut arriver que certains produits ne soient pas disponibles.
Selon Jim Cormier, « il appartient aux directeurs de magasin individuels de limiter le nombre d’un certain produit qu’une personne peut acheter, en fonction de ce qui doit être livré et de la demande prévue. Il n’y a pas de politique à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement. »
Selon Shawn Berry, le porte-parole du ministère de la Sécurité publique « le gouvernement du Nouveau-Brunswick est en contact avec les producteurs d’aliments, les grossistes, les réseaux de transport et les détaillants. Ils ont tous des plans pour répondre aux besoins normaux de la société. Le ministère de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches et le ministère de la Sécurité publique travaillent en étroite collaboration pour rester au fait de la situation et continuer d’évaluer l’approvisionnement alimentaire national actuel et les possibilités d’améliorer les chaînes d’approvisionnement au Nouveau-Brunswick. »
Sources : Acadie Nouvelle