Le Niger, bien que largement couvert par le Sahara et détenant une moyenne annuelle de précipitation très faible (200mm dans le Nord, 500 mm dans le Sud avec une période pluvieuse limité 4-5 mois entre mai et septembre), possède une ressource hydrique non négligeable. Cette ressource, est constituée de l’offre provenant du fleuve Niger et ses affluents (30 milliards de m3 d’écoulement) mais également de larges et productives nappes souterraines grâce aux systèmes d’aquifères Liptako-Gourma/Haute-Volta, unités hydrogéologiques de formations sédimentaires anciennes et de roches dont les eaux souterraines obéissent à des dynamiques distinctes. Ces dernières regroupent 2,5 milliards de m3 d’eaux renouvelables par an dont moins de 20% sont mobilisés, ainsi que 2000 milliards de m3 non renouvelables dont une part négligeable est exploitée pour les besoins des activités minières dans le nord du pays (Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement).
De multiples contraintes entravent l’exploitation de cette dernière ressource dont essentiellement des coûts élevés associées à la forte profondeur des nappes phréatiques. Pour contrer cela, des stratégies sont mises en place par le gouvernement ainsi que les organisations non-gouvernementales afin de généraliser l’installation de mini-adductions d’eau potable dans tous les villages détenant des aquifères tout en s’assurant la fourniture d’un service de qualité. Aussi, des transferts d’eaux (superficielles ou souterraines) sont réalisés entre les villes les plus proches afin de desservir autant de localités que possible. Par exemple, l’alimentation de la ville de Zinder est possible grâce à des transferts provenant principalement des villes d’Aroungouza et Gogo-Machaya. Toutes ses initiatives s’inscrivent dans le programme sectoriel Eau Hygiène et Assainissement dont l’objectif est l’accès généralisé à l’eau potable sur le territoire Nigérien à l’horizon 2030. Présentement, à Goudel, petit village situé à 5km de Niamey, est en construction une unité de traitement/potabilisation de l’eau.
En ce qui concerne les eaux superficielles, le projet de construction du barrage hydroélectrique de Kandaji, dont la date de clôture est estimée à 2026, représente aussi la volonté d’une meilleure gestion de la ressource du fleuve Niger afin de satisfaire les différents usages de l’eau et d’assurer la préservation des milieux aquatiques. Ce projet représente notamment un véritable tremplin pour l'atteinte de l'objectif de sécurité alimentaire tout en renforcement la qualité d'approvisionnement en eau potable.
Toutes ces démarches sont essentielles afin de faciliter l’accès à chaque usage à la ressource hydrique particulièrement dans ce contexte de changement climatique où le Niger demeure l’un des pays les plus vulnérables.
Illustration : Wikimedia Commons
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