Le bassin du fleuve Niger est un espace riche en ressources naturelles et une importante aire de biodiversité avec la présence de nombreuses espèces animales et végétales. Recouvrant un territoire s’espaçant sur neuf pays, le bassin est la plus vaste zone humide continentale d’Afrique de l’Ouest. Les conditions écologiques et la richesse naturelle du territoire ont favorisé l’implantation humaine et l’émergence de nombreuses activités économiques et de subsistance qui font cependant pressions sur les ressources du bassin.
Espace fragile, le bassin fait aujourd’hui face aux défis démographiques et du changement climatique. Avec 112 millions d’habitants et une population qui devrait doubler dans vingt ans selon les prévisions de l’Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN), le territoire est menacé par la surexploitation des ressources locales. Majoritairement rural, la grande partie des populations sont très vulnérables et restent fortement dépendantes de l’état des ressources disponibles et leurs conditions d’existences reposent sur les précipitations pour les besoins de l’agriculture pluviale, du pastoralisme et de la pisciculture. Cependant, le changement climatique impacte fortement l’environnement local avec une pluviométrie imprévisible et en baisse entrainant une aridité croissante de la région.
Depuis le début des années 2000, les autorités du bassin ont lancé différents programmes pour favoriser le développement de pratiques durables au travers la région et un Plan d’action pour le développement durable (PADD) a notamment été approuvé en 2007. Pour continuer les efforts déjà lancés et favoriser une meilleure résilience du bassin du fleuve Niger et de ses populations, la Banque africaine de développement (BAD), le Mali et l’ABN ont lancé début 2020 le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du fleuve Niger (PIDACC).
Ce nouveau programme vise à lutter contre le changement climatique et à poursuivre les efforts envers la résilience des écosystèmes locaux par le déploiement d’une gestion durable des ressources naturelles présentes dans le bassin à l’échelle régionale. Doté d’un budget de 186 millions d’euros, le projet porte l’ambition de restaurer 140 000 hectares de terres dégradées, de construire un peu plus de 200 infrastructures hydrauliques au bénéfice des activités agricoles, pastorales et piscicoles de la région et de soutenir les capacités d’adaptation au changement climatique des populations les plus vulnérables.
La lutte pour la protection des écosystèmes va notamment porter sur la réduction du processus d’ensablement en cours dans le fleuve Niger. Poursuivant les efforts du programme PLCE de désensablement du fleuve, la lutte contre l’ensablement devrait pouvoir permettre d’atténuer les effets de la sécheresse et améliorer les conditions de vie des populations et la biodiversité du bassin.
Le programme qui devrait bénéficier à environ quatre millions de personnes au sein des neuf pays de la région va également promouvoir l’accès des femmes aux postes de décision dans la mise en place des projets dans l’objectif qu’elles puissent représenter 30% des membres des différents comités qui seront instaurés.
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