Les effets du changement climatiques se font de plus en plus ressentir au Burkina Faso, illustrés notamment par une pluviométrie imprévisible, des poches de sécheresse de plus en plus persistantes, de fortes inondations, l’érosion de certaines terres et des vents parfois très violents. Le secteur alimentaire est également touché par cette crise environnementale, et le pays préconise d’adopter des systèmes de production agricoles résilients à ces aléas climatiques. Dans cette optique, la pratique de l’agro-écologie apparaît comme une potentielle solution afin de produire de la nourriture en quantité suffisante tout en préservant l’environnement des sols et permettant aux terres dégradées de se régénerer plus rapidement et de manière saine.
Seydou Barro, un spécialiste de ce domaine, recommande l’utilisation de l’irrigation dans les terres agricoles, afin de réduire la dépendance des terres agricoles au climat. Il préconise également la fumure organique et des biofertilisants liquides pour la fertilisation des cultures et l’amendement des sols, ainsi que le paillage afin de garantir leur vitalité. D’autres techniques encore peu développées au Burkina Faso et qui permettent de lutter contre l’impact négatif du climat sur les terres sont des techniques culturales telles que l’assolement, la rotation et l’enrobage des semences, afin de leur permettre de germer même après plusieurs jours sous terre sans perdre leur pouvoir germinatif. L’intégration agriculture-élevage constitute également une solution durable.
L’agro-écologie peut être perçue comme la fusion entre l’agronomie et l’écologie, il s’agit à la fois d’une science et de pratiques agricoles. L’agro-écologie vise à imiter la nature et créer des conditions favorables à la croissance des végétaux grâce à la gestion de matière organique et à l’augmentation de l’activité biotique du sol. D’autres principes de cette discipline sont notamment l’optimisation des ressources en eau, la diminution de la dépendance aux énergies fossiles et la diminution des rejets de substances toxiques ou polluantes dans la nature.
Seydou Barrou encourage les producteurs à se renseigner sur ces pratiques et à les renforcer afin d’être plus résilients face aux changements climatiques.