Avec le soutien de l'Association béninoise pour la promotion de la famille (ABPF), la fondation reine Adjignon Natabou a engagé des femmes leaders traditionnelles du Zou dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Bénin. C'est à travers un atelier de sensibilisation organisé à Bohicon et une visite au palais royal d'Abomey, vendredi 10 mars dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme.
Drapées de pagne à la taille, torse à découvert, les unes avec un coussinet sur la tête, elles ont fière allure et ne manquent pas d’attirer les regards. On les appelle les Zomadounoussi en pays fon. Ce sont des prêtresses et des femmes qui ont reçu l’appel d’une divinité pour se mettre aux services de la cour royale d’Abomey en tout temps et en tout lieu.
Ces femmes leaders détentrices de pouvoir de la tradition étaient à l’honneur ce vendredi 10 mars à Bohicon. Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, la fondation reine Adjignon Natabou a, avec le soutien de l'Association béninoise pour la promotion de la famille (ABPF) et de l’Ambassade des Pays-Bas, entreprit de les entretenir à propos des violences basées sur le genre (VBG).
C’est sur le thème “Engagement des femmes leaders traditionnelles dans la lutte contre les violences basées sur le genre”, qu’ont porté les échanges avec ses gardiennes de la tradition. Engager les prêtresses d'Abomey dans la lutte contre les VBG. Éradiquer les VBG dans les milieux traditionnels à travers des activités de plaidoyer auprès du haut conseil des rois du Bénin. Réduire les pesanteurs socio-culturelles qui favorisent les VBG. Ce sont trois objectifs de l’initiative, a indiqué l’équipe de l’ABPF en appui à la fondation de l’altesse Adjignon Natabou.
“Parfois appelées violences sexistes, les VBG sont l'ensemble des actes nuisibles dirigés contre un individu ou un groupe de personnes en raison de leur identité de genre. Elles prennent racine dans l'inégalité des sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes.” a expliqué en français comme en langue locale Armande Houssou, directrice des programmes à l’ABPF avant d’apprendre aux leaders traditionnelles que “69% des Béninoises disent avoir subi une VBG une fois dans leur vie.”
Éclairées au sujet des VBG, elles ont partagé avec les formateurs, la réalité dans les cercles de pouvoir traditionnel. Elles témoignent de violences socio-économiques, émotionnelles, psychologiques et même physiques allant jusqu’au divorce pour certaines en raison de l’appel à servir la divinité Zomadonou et la cour royale.
Comme les Zomadonoussi, les reines mères et le roi d’Abomey ont aussi reçu la visite de la fondation Adjignon Natabou et de l’ABPF accompagnées de l’ambassadrice des Pays-Bas près le Bénin To Tjoelker-Kleve.
Une initiative qui réjouit les coeurs
A travers cette initiative, la fondation reine Adjignon Natabou a touché une couche indispensable dans la lutte contre les VBG ont unanimement approuvé les autorités politico-administratives présentes à savoir le maire Ruffino d’Almeida, le député Dénis Glégbéto, l’ex-député Nazaire Sado. Opinion également partagée par les représentantes de l’Institut national de la femme et de la direction départementale du ministère des Affaires sociales.
Rare femme reine dans un environnement de tradition où la succession au trône est principalement dévolue aux hommes, la reine Natabou a partagé sa perception de la célébration de la journée internationale de la femme. Pour elle....
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