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Les Africains parlent de réduire la fracture numérique



  • Mercredi 17 septembre 2003: Plus de 150 délégués venus de 53 pays d’Afrique se sont réunis récemment à Maputo (Mozambique) et ont convenu d’appliquer des «e-stratégies» pour mettre les technologies de l'information et des communications (TIC) au service du développement en les intégrant dans la planification générale de leurs pays respectifs.

    La réunion avait été organisée en préparation du Sommet mondial sur la société de l'Information (SMSI) qui se tiendra à Genève en décembre. Le sommet offrira aux pays en développement une possibilité unique de faire connaître leurs besoins et leurs priorités de développement ayant trait à la société mondiale de l’information en rapide expansion.

    «La conférence nous ouvre une fenêtre d’opportunité unique qui nous permettra d'interagir les uns avec les autres, d'échanger nos points de vue et nos expériences, et de mieux comprendre comment les TIC peuvent être mises à contribution de la manière optimale en tant qu’instrument efficace de développement pour acquérir de nouvelles connaissances et relever les défis auxquels nous sommes confrontés», a déclaré le Premier ministre du Mozambique, le Dr Pascoal Mocumbi, dans son discours d'ouverture.

    La ministre de l'Éducation supérieure, des Sciences et de la Technologie Lidia Brito a noté que la conférence apportait aux participants l’occasion «d’élaborer une compréhension commune de la société mondiale de l'information et de formuler un plan d'action commun pour réduire la fracture numérique». Elle a encouragé les participants à opérer une synthèse des enseignements tirés des autres réunions préparatoires africaines de Bamako, de Port Louis et du Caire aux fins d'enrichir les recommandations émises pour Genève.

    Les délégués ont reconnu que les e-stratégies sont des instruments de politique essentiels pour assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment celui de la réduction de moitié de la pauvreté extrême, et pour atteindre les cibles relatives au développement. Ils ont convenu d’adapter ces stratégies aux conditions socioéconomiques spécifiques de leurs pays respectifs.

    À ce jour, plus de 30 pays africains ont terminé, ou sont en passe de terminer leur stratégie nationale des TIC pour le développement.

    Les participants ont convenu d’encourager l’établissement d’indicateurs et de jalons pour assurer le suivi des programmes d’e-stratégies. Il sera également accordé une attention prioritaire à la création de nouveaux partenariats, notamment avec le secteur privé, afin d’obtenir des ressources et une expertise supplémentaires pour la mise en œuvre de ces activités.

    Les délégués ont aussi convenu d’établir un réseau des e-stratégies africaines, qui s’appuiera sur le Réseau régional du Groupe de travail des Nations Unies pour les TIC, le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAL) et d'autres initiatives régionales, afin de partager les expériences et l’expertise entre les autres pays et d'encourager la coopération Sud-Sud.

    Marylène Spezzali, représentante résidente du PNUD et coordinatrice résidente des Nations Unies, a noté que l'intérêt du PNUD pour les TIC ne portait pas sur les technologies elles-mêmes, mais sur leur potentiel en tant qu’instrument qui aiderait les pays à atteindre leurs objectifs de développement.

    Les liens avec les stratégies de réduction de la pauvreté et les autres programmes de développement visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement sont essentiels pour assurer l'efficacité des e-stratégies, a-t-elle fait remarquer. Une part importante de l'appui accordé par le PNUD en faveur des TIC pour le développement l’a été dans le domaine des politiques, pour la création et la mise en œuvre de stratégies nationales des TIC pour le développement.

    La conférence, tenue sous le parrainage du Groupe de travail des Nations Unies pour les TIC, a été organisée par la Commission des politiques des TIC du Gouvernement du Mozambique et le PNUD. Des délégués venant des secteurs public et privé, de la société civile, plusieurs ministres du cabinet du Mozambique, ainsi que des ambassadeurs et des partenaires de développement de Maputo y ont également participé.
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