Ils sont
détenus dans la prison de ville de
Bertoua pour avoir abattu trois
gorilles, espèce totalement protégée au Cameroun. D'après nos informateurs et ceux
du " Messager " un journal local, ce sont les éco-gardes en service au parc national de Nki, une
aire protégée située à cheval entre le département du Haut-Nyong et la Boumba
et Ngoko dans la région de l'Est Cameroun qui ont interpellé trois suspects le
19 Juin dernier à Ntam, village situé près de la frontière du Cameroun avec le
Congo Brazzaville.
Les mêmes sources indiquent que les mis en cause avaient par devers eux, de la viande de gorille fumée
et d'autres espèces fauniques. Les
trois présumés braconniers en question sont actuellement retenus dans les liens
de la prévention dans le cadre d'une information judiciaire.
Ces arrestations sont le fruit des " opérations
coups de poings " menées par le ministère des forêts camerounais de la
faune avec l'appui financier et technique du Fonds mondial pour la nature
(Wwf). A cet effet, le chef de projet de Wwf Program Jengi Tridom note que " ce braconnage des gorilles est étroitement
lié au trafic des ossements humains, devenant commun dans cette partie du
Cameroun. Surtout qu'il est difficile de faire la distinction entre la main
fumée d'un gorille et celle d'un être humain ".
Au cours de ces opérations, le
conservateur du parc national de Nki, a mis la main sur plus de 100 balles et
une moto présentées comme outils opérationnels des braconniers. Le point focal WWF a indiqué dans les colonnes de la
presse locale que " ces balles étaient destinées à
des braconniers opérant au sud-ouest de Nki, et que néanmoins, il va s'assurer que les suspects soient traduits en
justice si l'on veut réduire la pression sur la faune dans cette zone ".
S'appuyant sur les chiffres officiels,
Mediaterre a pu dénombrer plus de 2500
gorilles dans le parc national de Nki et plus de 2000 dans le massif forestier
de Ngoyla-Mintom. Mais à cause de la recrudescence du braconnage, cette espèce
emblématique, qui partage 98% des caractéristiques humains, subit une pression
énorme de la part des braconniers.
En rappel, le gorille est une espèce
protégée de la classe A et donc interdit
de chasse ou de capture. Les suspects
jugés et reconnus coupables encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et une
amende allant de 3 à 10 millions Fcfa.