Mediaterre a appris de source gouvernementale qu'une cargaison importante d'ananas camerounais
vient d'être renvoyée à son expéditeur au port de Marseille en France. Les éléments
qui motivent ce refoulement d'ananas vers leur pays émetteur portent sur le niveau minimal acceptable mentionné
sur les lettres de refoulement reproduites. Les inspecteurs du port de
Marseille ont estimé, après prélèvement et analyses, que ces produits présentaient
un niveau élevé de résidus. Celui-ci serait, trois fois supérieur à la norme par
l'AFNOR.
Seulement, réunis autour du
Rhorticam, l'interprofession des horticulteurs camerounais soupçonnent une manoeuvre visant à nuire aux horticulteurs
locaux. Par ailleurs, ils regrettent que le gouvernement camerounais n'ait
encore pris de mesures contraignantes
suffisantes pour prévenir les mauvaises
pratiques agricoles, à l'origine de la mauvaise qualité de certains produits de
rente de l'agriculture camerounaise.
Malgré les prescriptions de l'Union européenne (UE) relatives aux Limites
Maximales des Résidus (LMR) dans les denrées agricoles exportées vers son
espace, les cargaisons des produits agricoles d'origine camerounaise continuent
de connaître des fins malheureuses dans les ports européens. A la fin de
l'année 2012, une cargaison de cacao est saisie et refoulée au Cameroun par les
agents du port d'Amsterdam au Pays-Bas.
Interrogé par le site d'informations ajafe.info, le Docteur Abolo, chargé de
recherche à l'institut de recherche pour l'agriculture et développement (IRAD) à Yaoundé, estime que cette situation est inhérente au fait que les agriculteurs camerounais ne maitrisent pas toujours les doses requises
de pesticides pour leurs plants. " Il y a divers types de résidus des
pesticides qui proviennent généralement du surdosage des pesticides lors des
traitements effectués pour la protection des plantes, ou pour les besoins de
conservation des produits stockés. Il existe des doses et des délais qui sont
rigoureusement prescrits et que les producteurs camerounais ne respectent pas
malheureusement " constate-t-il.