Une étude réalisée au Mali inspire
une solution à la question des faibles revenus des paysans producteurs de riz.
Cette recherche exposée au Congrès africain du riz qui se tient à Yaoundé du 21
au 24 octobre 2013, vise à valoriser les
résidus, détritus ainsi que la fumure organique d'origine animale ou végétale.
En fait précise Baba Sidibe, agronome à l'Institut d'économie rurale (Ier) de
Bamako au Mali, co-auteur, " Nous avons voulu contribuer en leur proposant
l'utilisation des résidus des récoltes et la fumure organique qui peuvent être
un plus pour l'amélioration de leur rendement".
L'étude initiée en 2002 est un essai sur la durée visant à observer l'effet de la combinaison
fertilisation organique-minérale dans le temps sur l'évolution de la fertilité
du sol en éléments nutritifs et sur le rendement du riz ; et aussi la portée de
la non-utilisation de l'engrais sur les mêmes aspects. Les résultats au bout de
neuf années d'expérimentation (2002-2011) démontrent que lorsqu'on associe la
fertilisation minérale à une fertilisation organique que ce soit la paille
enfouie ou le fumier de parc, le rendement est mieux exprimé. Soit à peu près
plus de 50% d'augmentation sur la fumure minérale ou la matière organique
seulement. Cette association permet d'obtenir jusqu'à 7 tonnes/ha contre 5
tonnes/ha. " C'est clair que les deux ensembles font plus que la somme des deux
", soutient Mohadou Kabirou Ndiaye, Program leader secteur du développement du
riz, Africa Rice. Pour qui, " il y a une bonne interaction en matière de
production mais en matière de conservation des sols, il y a encore un plus ".
L'intensification de la
production dont il est question pour arriver à une autosuffisance alimentaire
n'est plus seulement possible avec la fertilisation minérale. Les producteurs
selon cette étude devront penser à l'association des deux sources pour le
maintien de la fertilité du sol et l'amélioration du rendement du riz. Et de
l'avis de Mohadou Kabirou Ndiaye, cela est faisable d'autant plus qu'il existe
de techniques simples pour obtenir du Compost soit en enfouissant la paille,
soit en récupérant dans un système agriculture-élevage, du fumier de parc. La
recommandation n'est pas nouvelle, mais l'étude a permis de confirmer qu'en
matière de maintien de la productivité, il faut de bonnes stratégies pour
l'utilisation des sols et des engrais. Cette stratégie, conclut Mohadou Ndiaye,
doit être basée sur l'utilisation des bonnes semences, l'intégration de la
matière organique et la fumure minérale.
Source: L. M.