Pour la période 2016 2020, l’Etat Camerounais a adopté un document de stratégie du secteur de l’éducation et de la formation et s’est orienté sur trois axes stratégiques que sont :
- l’axe 1 : l’accès et l’équité ;
- l’axe 2 : la qualité et la pertinence ;
- l’axe : la gouvernance et le pilotage.
Abordant l’axe 2, le premier objectif est d’améliorer la qualité des apprentissages dans l’enseignement primaire et secondaire. A ce titre, les différentes enquêtes ont montré que la qualité des apprentissages qui était plutôt bonne il y a une quinzaine d’années, s’est progressivement détériorée : à peine un quart des élèves du primaire réussit aux tests de langue et de mathématiques.
Le taux d'achèvement de 72% au primaire, traduit un niveau de rétention insuffisant alors que le Cameroun vise la scolarisation universelle. Ce taux est d’ailleurs estimé à 46 % dans l’Extrême Nord du pays. Il est en relation, entre autres, avec la qualité des apprentissages des enfants : si les acquisitions sont très faibles, la tentation de l’abandon est forte, de sorte que cette question appelle une réponse spécifique et vigoureuse, allant au-delà des mesures générales d’amélioration de la qualité et fédérant pour un temps les agendas de tous les acteurs de l’éducation primaire. Quelques solutions tirées de la stratégie consistent à :
- redonner à chaque instituteur des connaissances précises sur l’enseignement de la lecture à chaque niveau : temps à consacrer, place dans l’emploi du temps de la classe, types d’exercices recommandés, modalités de remédiation et d’accompagnement différencié propres à favoriser une meilleure acquisition des compétences impliquées dans la lecture ;
- programmer des activités de lecture harmonisées au sein de chaque arrondissement ou groupe d’écoles, de façon à permettre aux directeurs d’écoles de renforcer le niveau d’acquisition de leurs élèves ;
- privilégier la lecture dans les tâches de supervision pédagogique exercées par les directeurs d’écoles et les inspecteurs, associant visites de classes, conseils, et rapports sur les difficultés particulières rencontrées dans les salles de classe (absence de livres, absence de tableau ou tableau illisible, effectifs pléthoriques, etc.) ;
- mobiliser les équipes pédagogiques, dans chaque école, à l’effet d’élaborer les projets pédagogiques centrés sur l’enseignement de la lecture ;
- réaliser une consolidation bisannuelle des observations par l’Inspection Générale des Enseignements, avec partage des constats effectués avec l’ensemble des directions ;
- renforcer la formation initiale et continue des enseignants autour des questions de lecture ;
- encourager, au niveau local, des activités culturelles périscolaires de promotion et de mobilisation en faveur de la lecture (défis lectures, compétitions ou rencontres scolaires, etc.) ;
- mener des actions de sensibilisation à destination des familles et du grand public, en vue de valoriser la profession enseignante.
Autant d’actions qui permettront à l’orée 2020, d’attendre une éducation et une formation pertinente et de qualité pour le Cameroun.