Le 5 octobre, le monde entier a célébré la Journée Mondiale des Enseignants sous le thème « Le droit à l'éducation, c'est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ».
Les syndicats de la RDC affiliés à l'Internationale de l'éducation, la CSC-Enseignement, la FENECO/UNTC et le SYECO ont réuni une centaine de leurs membres au siège de la CSC pour la circonstance.
Après une animation par le groupe théâtral TUMA HAUT qui a rendu hommage à l'enseignant congolais à travers plusieurs chansons et saynètes, les Secrétaires Généraux des syndicats précités, Cécile Tshiyombo, Augustin Tumba Nzuji et Valéry Nsumpi, ont eu des mots justes pour s'adresser aux membres.
Pour eux, le personnel qualifié est celui qui a suivi la formation initiale de qualité et accompagné par la formation continue. Ils ont stigmatisé le fait que les structures de la formation des enseignants se vident de plus en plus aujourd'hui parce que le métier enseignant n'attire plus et ouvre le chemin à la précarité. Les meilleurs étudiants, ceux qui ont distingué ne restent plus dans la profession. La formation continue est sporadique et est resté le domaine des projets pilotes qui s'éteignent avec la fin du financement des partenaires; même pour les récentes réformes sur l'éducation de base, la formation des enseignants se passe dans des conditions inhumaines, ont martelé les orateurs.
Il a été ainsi l'occasion d'appeler le gouvernement congolais à améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants pour les maintenir dans la profession et de faire d'eux de véritables agents de l'Etat et non des journaliers qu'ils sont. Tout cela parce que pour l'Etat congolais, avec son système de gestion des enseignants, c'est le poste qui est considéré et non l'individu. Ainsi, l'enseignant est balloté sans pitié de son poste, il perd son salaire à tout moment, son ancienneté n’est pas considérée, voilà le cauchemar de la vie d'un enseignant congolais.
Profitant de l'opportunité, les syndicats de l'IE en RDC ont sensibilisé leurs membres à demeurer vigilants et prêts à participer aux actions de pression qu'ils organiseront incessamment pour revendiquer:
- le paiement de complément des salaires pour l'année 2017, soit 60 000 francs congolais (36 dollars) que doit le gouvernement à chacun des 401 000 enseignants payés par l'Etat congolais ;
- le paiement avec effet rétroactif des 143 033 enseignants en poste dits non payés (NP) et 105 000 dits nouvelles unités (NU);
- le paiement des salaires des enseignants au taux budgétaire ;
- l'octroi des numéros matricule aux enseignants,...
Ils ont tenu à fixer leurs membres sur un certain nombre de dossiers de brûlante actualité, notamment les remerciements que les Secrétaires Généraux ont adressé au premier ministre pour avoir mis un terme à l’acharnement sur la gestion de la mutuelle de santé ; de ne pas s'impliquer dans le conflit entre le ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) et celui de la Formation Professionnelle, Métier et Artisanat (FPMA) qui du reste, demeure politique, intéressé et alimenté par la hiérarchie de ces ministères ; les membres débauchés et dissidents qui sont d'ailleurs suspendus ne peuvent aucunement engager le SYECO.
Il sied de signaler que des enseignants ont été convoqués par le ministère de l'EPSP à l'hôtel Sultani pour suivre les discours du ministère et de l'UNESCO, ce que les syndicats de l'IE en RDC ont qualifié de « journée nationale de l'éducation » et non des enseignants d'une part et, d'autre part, la coordination nationale de la Coalition Nationale pour l'éducation Pour Tous (CONEPT/RDC) a organisé avec ses partenaires un dialogue communautaire sur la problématique des frais scolaires payés par les ménages et la mise en œuvre de la gratuité de l'enseignement. Ainsi, elle en a profité pour plaider en faveur de l'amélioration des conditions de vie des enseignants.
Pour terminer l'activité organisée par les syndicats de l'IE en RDC, les participants ont, après débat et délibération fixé de tenir l'Assemblée générale des enseignants membres du SYECO, FENECO/UNTC, CSC-Enseignement, SYNECAT et SYES pendant le prochain congé de détente, soit le 2 novembre 2018 pour des actions de grande envergure.