La Coalition Nationale de l’Education pour Tous CONEPT/RDC a organisé du 24 au 25 Octobre 2018, avec l’appui de Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA), son quatrième Forum Politique National sur l’éducation autour du thème « Promouvoir un financement innovant sensible au droit pour assurer l’accès à une éducation et une formation professionnelle de qualité » en lien avec la Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation (SSEF 2016-2025) et l’Objectif de développement durable 4 basé sur l’éducation.
Ces assises se sont déroulées à la résidence Saint-Pierre Claver à Gombe, auxquelles ont participé des acteurs du secteur de l’éducation et des membres d’organisations nationales et internationales de la société civile venus, des agences du système des Nations Unies, des agences de financement et du gouvernement. Tous, comme un seul homme, ont émis le vœu de voir le gouvernement congolais recourir à d’autres sources de financement en vue de favoriser l’augmentation de l’enveloppe budgétaire allouée à l’éducation.
Sortir de la prise en charge des enseignants par les parents
Pendant deux jours, ces acteurs ont passé en revue et partager les résultats de l’étude sur le financement innovant de l’éducation en République Démocratique du Congo, en vue de son appropriation par les parties prenantes. Alors que le secteur éducatif congolais reste dominé par le phénomène de prise en charge des enseignants par les parents, le financement innovant s’avère un moyen important devant permettre au gouvernement congolais de recourir à d’autres sources importantes pour financer à bon port l’éducation.
L’étude menée et présentée par l’expert Oasis Odila, de l’Observatoire congolais du développement durable, a révélé deux sources importantes du financement de l’éducation à savoir l’optimisation des ressources et le recours aux ressources additionnelles notamment le secteur minier et la fiscalité.
Près de 3 milliards de dollars nécessaires pour atteindre l’ODD4
Dans son intervention lors de ces assises, la présidente du Conseil d’administration de la CONEPT, Béatrice Bolampekwa, a rappelé la nécessité de mobiliser les ressources financières nécessaires à combler l’enveloppe budgétaire allouée à ce secteur. Selon elle, les premières estimations officielles du coût de l’ODD4 faites par l’Observatoire Congolais du développement Durable (OCDD) établissent qu’il faut 2,9 milliards de dollars américains par an si l’on veut espérer donner aux enfants une éducation de qualité selon l’ODD 4. Pour sa part, le Ministre de l’Enseignement Primaire et Secondaire, Gaston Musemena, a rassuré les uns et les autres quant à la disponibilité du gouvernement à apporter des correctifs au regard de toutes les recommandations sorties de ces assises.
Celui-ci a par ailleurs invité les acteurs de la Société civile de l’éducation et tous les autres intervenants dans ce secteur à mutualiser les efforts avec le gouvernement en vue de parvenir à des solutions aux problèmes qui se posent dans ce secteur. Le patron de l’EPSP a salué de vive voix les résultats de l’étude sur le financement innovant de l’éducation. Pour lui, la question du financement de l’éducation reste un défi majeur pour le gouvernement, qui en fait d’ailleurs sa principale préoccupation.
En définitive, les participants se sont accordés sur les orientations majeures à promouvoir pour le financement innovant au niveau central et provincial. Ces contributions renforcent et enrichissent le plan stratégique 2019-2023 de la CONEPT-RDC.
Par Benoit Mudiayi