Les enseignants représentent les acteurs les plus influents dans la quête de l’équité. Sous tous les cieux, ils sont la clé incontournable du développement mondial durable. Leur journée mondiale célébrée chaque année le 5 octobre depuis 1994, commémore la signature de la recommandation OIT/UNESCO relative à la condition du personnel enseignant. Ces derniers temps pourtant, dans notre pays comme dans beaucoup d’autres à travers le monde, leur formation, leur recrutement, leur statut et leurs conditions de travail sont des sujets très préoccupants qui plombent de manière significative la qualité de leurs prestations. Cet état des faits n’a pas laissé indifférents les syndicats de l’Education du Cameroun en général et la Fédération Camerounaise des Syndicats de l’Education (FECASE) en particulier qui ne cessent d’interpeller les décideurs à ce sujet, bien que ces derniers ne semblent y accorder une grande importance.
Ils sont fonctionnaires, salariés, vacataires, bénévoles sous certains cieux, ces vecteurs de l’instruction travaillent dans la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne dans une précarité déconcertante. Or l’environnement dans lequel ils évoluent ne leur permet pas d’offrir un enseignement de qualité. La journée mondiale des enseignants est l’occasion de faire l’évaluation des progrès accomplis et de promouvoir la profession enseignante. Préoccupée par cette réalité, l’UNESCO a choisi d’interpeller les gouvernants et toute la communauté éducative mondiale sur ce sujet, à travers le thème « le droit à l’éducation c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ».
Mais qu’est-ce donc qu’un enseignant qualifié ?
Un enseignant qualifié est un éducateur qui est détenteur d’un certificat d’aptitude à la profession enseignante, c’est un enseignant qui possède les titres académiques requis d’une part, et d’autre part c’est celui qui à force de pratique a acquis une maîtrise dans la transmission des connaissances, c’est le « maître » comme le soulignait Emile Durkheim dans la sociologie de l’Education. C’est un modèle. Les enseignants du primaire et du secondaire dans leur grande majorité au Cameroun ont achevé avec succès leur formation pédagogique requise. Mais cette seule formation fait-elle de ces acteurs des enseignants qualifiés ?
Comment garantir le droit à des enseignants qualifiés ?
Réunis autour d’une table ronde organisée le 27 septembre dernier, quelques responsables du Ministère des enseignements secondaires et des organisations syndicales en charge des questions d’Education ont débattu de ce thème et fait un état de lieux de la qualité des enseignants et de leur formation. Les échanges ont permis de mettre en exergue les conditions garantissant le droit à des enseignants de qualités. Celles-ci vont de la mise en place d’une formation continue et obligatoire de tout le personnel enseignant, à l’augmentation qualitative et quantitative des ressources humaines, à travers des recrutements pour enrayer la pénurie observée ça et là, en passant par l’amélioration significative des conditions de travail et de vie des enseignants.
Vivement que toutes les mesures soient prises afin que le droit à des enseignants qualifiés devienne effectif au Cameroun.