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Le Fonds vert risque de devenir une ''coquille vide'' (société civile)



  • Le Fonds vert, mis en place par les Nations unies en 2010 pour servir de réceptacle aux financements destinés au climat, risque de devenir ''une coquille vide, faute d'engagements financiers en 2013'', déclarent des organisations de la société civile dans un communiqué parvenu mercredi à l'APS.

    ''Le Fonds vert créé lors du sommet de Cancun (Mexique) fin 2010 est menacé de rester une coquille vide, faute d'engagements financiers en 2013'', écrivent le Réseau climat développement, Enda Tiers-monde, Actions en faveur de l'homme et de la nature (AFHON), Développement durable au Togo (JVE) et l'Association des femmes peules autochtones du Tchad.

    Ces organisations de la société civile africaine saisissent l'occasion de la session spéciale sur le changement climatique de la Conférence des ministres africains de l'environnement (CMAE), tenue cette semaine à Arusha (Tanzanie), pour appeler ''les décideurs du continent à se prononcer sur l'avenir des financements pour le climat''.

    ''Fin 2012, les +financements précoces+ [du Fonds vert] prendront fin et aucune suite n'a été annoncée pour 2013 et au-delà'', signalent-elles.

    ''Cela créera un fossé diplomatique et financier dangereux en particulier pour les PMA (les pays les moins avancés), les Etats-îles et leurs populations souffrant des impacts du changement climatique'', s'inquiète, dans le communiqué, Kobla Djelou d'AFHON, une ONG basée au Togo.

    Les organisations signataires du communiqué appellent les Etats à ''mobiliser des ressources nouvelles et additionnelles'' en faveur du Fonds vert.

    Elles rappellent que ''l'accord de Copenhague (signé au Danemark en décembre 2009) engage les pays développés à mobiliser 100 milliards de dollars US par an d'ici 2020'', pour financer la protection de l'environnement.

    ''Face aux besoins financiers croissants, la société civile décrie les trop nombreux engagements manqués en matière d'aide au développement et de financement climatique'', lit-on dans le communiqué.

    ''Ces promesses brisées interrogent très sérieusement la capacité des pays développés à débourser concrètement les 100 milliards de dollars promis par an d'ici 2020'', affirme, dans le communiqué, Severin Apedjagbo de JVE.

    Ces organisations décrivent un ''contexte de crise des financements'' destinés à l'environnement et au climat.

    ''La société civile africaine soutient la mobilisation de nouvelles ressources publiques, additionnelles, prévisibles et pérennes. De nombreux rapports internationaux ont identifié des mécanismes financiers innovants, qui bénéficient de plus en plus de soutien politique au nord'', rapporte le communiqué.

    Au nombre de ces ''mécanismes financiers'' figure une taxe sur les transactions financières, qui pourrait générer en Europe jusqu'à 30 milliards d'euros par an. A celle-là s'ajoute une taxe globale sur le transport maritime, qui rapporterait 26 milliards de dollars par an d'ici 2020.

    ''Le Mali a déjà montré l'exemple en adoptant une taxe sur les billets d'avion. C'est ce type de financements que nous souhaitons mobiliser à l'échelle internationale. [...] Seule manque une impulsion forte de nos ministres et chefs d'Etat pour que les recettes aillent abonder le Fonds vert'', a expliqué, dans le texte, Maiga Mahmadou Farka de l'organisation Amade Pelcode Mali.

    La ''COP18'', un accord international à signer en novembre prochain à Doha (Qatar), devrait engendrer des ''avancées cruciales'' en matière de financement de l'environnement et du climat, selon les organisations citées.

    La ''COP18'' doit enregistrer une première série d'engagements financiers à hauteur minimum de 10 à 15 milliards de dollars pour lancer la phase-pilote du Fonds vert entre 2013 et 2015, selon le communiqué.

    ''Pour répondre aux besoins de plus en plus pressants des communautés en Afrique, nous comptons sur nos ministres pour qu'ils soutiennent la création de mécanismes financiers pour le Fonds vert. A condition qu'ils n'affectent pas les économies les plus pauvres et vulnérables'', explique Aissatou Diouf d'Enda-Energie, au Sénégal.

    APS

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