Bien que de nombreuses écoles souhaitent se doter de fours industriels améliorés, leur coût initial reste assez élevé. GVEP oeuvre pour changer la donne au Kenya. 

Boniface, diplômé de l'Université de Nairobi en 1995, a choisi de lancer Kartech Agencies après une expérience au sein d'une entreprise de soudure et de ferronnerie. Il a démarré son activité avec un seul employé et ses 60 000 KSh (~750 US$) d'économies personnelles.

Kartech emploie désormais 17 personnes, dont un comptable, un responsable du marketing et de la main d'oeuvre qualifiée et produit des fours à usage industriel et domestique. L'entreprise est basée à Umoja, une banlieue dynamique située à la périphérie de Nairobi, où l'on trouve de nombreuses entreprises de ferronnerie.

" Nous employons des artisans spécialisés, " explique-t-il. " Si une partie du processus n'a pas été effectuée correctement, on recommence. " Nous offrons également une garantie de cinq ans sur nos cuisinières ". Ils offrent aussi un service de suivi comprenant une maintenance périodique pour s'assurer de la satisfaction des clients.

Kartech est une entreprise de taille moyenne et dont l'humble devanture passe facilement inaperçue. Cependant, elle s'insère dans un secteur clé de l'économie kényane connu sous le nom de " jua kali ", une industrie informelle composée essentiellement de micros, petites et moyennes entreprises qui créent des emplois et génèrent plus de 15% du PIB du pays.

Bien qu'il soit considéré comme le poumon économique de la région, le Kenya reste un pays en développement qui est aux prises avec les défis inhérents à toute transition vers l'industrialisation ; ce qui explique pourquoi des entreprises comme Kartech jouent un rôle crucial car elles fournissent des solutions et des moyens de subsistance à des millions de personnes. 

En 2011, GVEP a commencé à travailler avec Kartech, en tant que fournisseur, dans le but de proposer aux écoles un moyen d'acquérir des fours industriels par le biais de son Fonds de Garantie de l'Emprunt. Avec des prix allant de 65 000 KSh (~750 US$) pour un four d'une capacité de 40 litres à 230 000 KSh (~2 700 US$) pour un four de 300L, le coût initial s'avère prohibitif pour les écoles. C'est pourquoi GVEP s'est associé avec l'institution financière Unaitas SACCO (anciennement Muramatti SACCO), Kartech et trois autres fournisseurs de fours améliorés afin d'alléger le coût d'achat des fours sur le budget des écoles.

Grâce à ce modèle, chaque fournisseur - Kartech inclus - peut identifier les établissements qui désirent acheter des fours industriels. Après que sa candidature ait été validée par Unaitas SACCO, l'établissement doit devenir membre de la SACCO et s'affranchir d'une caution de 30% (du montant du prêt), après quoi les fonds du prêts sont débloqués et versés en deux fois au fournisseur. Par la suite, l'école rembourse Unaitas SACCO tandis que GVEP couvre une partie des risques du crédit. Après la livraison, l'établissement dispose d'un délai de deux ans pour rembourser l'intégralité de son prêt et dont le recouvrement est géré par Unaitas SACCO. 

" Auparavant, nous utilisions l'équivalent de six camions de bois tous les quatre mois. Désormais, nous utilisons l'équivalent de trois camions pour nos quatre fours (d'une capacité de 2x100, 300 et 600L) et un chauffe-eau fabriqué par Kartech ", explique Mme Muthoni, ajoutant que leur budget pour le bois s'élève désormais à 18 000 KSh (~220 US$).