Quelques mois après la prise de service du Gouvernement actuel, certaines des réformes annoncées ont déjà été appliquées. Parmi elles, celle relative à la gestion des ressources forestières, visant à une réduction drastique des feux de brousse au niveau national.
La non-concession des autorités locales quant à l’application et au respect des lois en vigueur en matière de défrichement et de feux de végétation s’est fait ressentir concrètement au niveau des ménages. En effet, dans la capitale malgache, on constate une augmentation de près de 70% du prix au détail du charbon de bois, passant ainsi de 300 MGA le petit bac à presque 550 MGA. Il est à noter que le charbon est la source d’énergie principale - voire exclusive - de la majorité de la population malgache. Il est surtout utilisé pour la cuisson des aliments dans les foyers.
Cette hausse de prix du charbon engendre deux conséquences non-négligeables, à échelle différente. La première se situe au niveau environnemental. En effet, de moins en moins de personnes osent couper du bois ou défricher des terrains sous peine de recevoir une forte amende ou, dans certains cas, de se voir emprisonner. L’ordonnance n°60-127 fixant le régime de défrichement et des feux de végétation, l’ordonnance n°76-030 édictant des mesures exceptionnelles pour la poursuite des auteurs de feux sauvages, infractions prévues par l’ordonnance modifiée n°60-127 du 3 octobre 1960 ainsi que le décret n°2002-793définissant les mesures incitatives à la prévention et à l’éradication des feux de brousses, sont les principaux textes de lois se rapportant à ce domaine.
Le second effet touche l’aspect microéconomique, au niveau des ménages. Selon les données de la Banque Mondiale, le PIB/habitant/an de Madagascar est de 450 USD en 2018. Cette valeur très faible laisse apparaître une certaine découpe budgétaire de la majorité des ménages malgaches : plus de 70% des revenus sont alloués à l’alimentation et ses affiliés (dont le charbon de bois), les 30% restant reviennent aux soins médicaux, à la scolarité des enfants et à l’habitation. Par conséquent, une hausse du prix du charbon impact fortement le pouvoir d’achat des ménages. L’alimentation étant un besoin primaire, ces derniers consentent plutôt à réduire les frais liés à leurs soins ou à la scolarité de leurs enfants, qu’au budget allouer aux repas.
Cependant, des interventions de l’Etat ont été annoncées dans différents domaines pour rétablir un certain équilibre au niveau des ménages.
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