Vivre avec les changements climatiques au Canada - édition 2007
Le consortium Ouranos a présenté cette semaine les faits saillants du Chapitre Québec de l’évaluation scientifique nationale «Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007». Ce document a été préparé sous la coordination de Ressources naturelles Canada.
L’objectif de l’étude pancanadienne est de rendre compte, selon une approche régionale, des progrès accomplis en matière d’études d’impacts, de vulnérabilités et d’adaptation au changement climatique au cours des dix dernières années. Sur la base des études scientifiques et techniques publiées et du savoir des experts, le rapport d'évaluation expose les principaux enjeux auxquels chaque région du pays est confrontée, sous un angle qui interpelle les décideurs. Le but du document est d’éclairer les prises de décision et l'élaboration des politiques en matière d'adaptation au Canada, en donnant des exemples d'initiatives d'adaptation récentes ou en cours.
Ouranos a été mandaté pour rédiger le Chapitre Québec. Plus de dix-huit auteurs-collaborateurs, provenant de différents organismes, ont contribué à cette synthèse des impacts et des vulnérabilités pour le Québec.
Parmi les conclusions principales, il faut noter les suivantes :
1- Les plus importants changements climatiques en valeur absolue sont anticipés dans l’Arctique québécois. Ceux-ci rendraient plus difficile le maintien des modes de vie traditionnels. La dégradation amorcée du pergélisol et les changements dans la saison d’enneigement et d’englacement suggèrent des risques accrus pour les communautés isolées et les infrastructures essentielles.
2- Les écosystèmes fragiles, particulièrement ceux du sud du Québec, qui vivent déjà de nombreux stress liés à la présence humaine seraient particulièrement touchés. Les conséquences pourraient être d’autant plus importantes pour les collectivités où ces écosystèmes constituent un élément clé de leur économie.
3- Par contre, les changements climatiques pourraient s’avérer bénéfiques à certains secteurs de l’économie, notamment la production hydroélectrique (si les importantes hausses de précipitations se réalisent) et la production forestière (si les bénéfices d’un allongement de la saison de croissance ne sont pas annulés par les feux de forêt, insectes et autres perturbations dites « naturelles »).
4- Dans la région maritime, on assisterait vraisemblablement à une accentuation de l’érosion côtière le long de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, là justement où se situent les principales zones d’activités sociale et économique de la région.
5- Dans le sud du Québec, un accroissement de la fréquence, de l’intensité ou de la durée des phénomènes météorologiques extrêmes augmenterait les risques menaçant les infrastructures vieillissantes, les populations vulnérables et les collectivités vivant dans des zones exposées aux aléas naturels. En effet les critères de conception de l’environnement bâti, dans cette région densément peuplée, reposent sur les données climatiques et environnementales historiques en cours de changements. Plusieurs défaillances récentes des infrastructures liées à des phénomènes météorologiques extrêmes illustrent l’importance de ce type de vulnérabilité.
6- L’adaptation permet de limiter les impacts négatifs du changement climatique, de mieux gérer les impacts résiduels ou même d’exploiter certaines opportunités associées à un nouveau climat. L’économie du savoir de plus en plus diversifiée du Québec confère à cette province une grande capacité d’adaptation. Par contre, les limites et les coûts de l’adaptation sont généralement peu connus, notamment à long terme.
7- Les tendances climatiques observées au Québec sont généralement cohérentes avec les tendances mondiales. Les méthodes permettant d’anticiper l’évolution du climat suggèrent pour toutes les régions du Québec des modifications encore plus importantes. En ce qui concerne les impacts du climat, de nombreuses études restent à réaliser pour confirmer la nature et l’ampleur des changements. De tels impacts devront être analysés en lien avec de nombreux autres facteurs affectant la vulnérabilité du Québec tels le vieillissement et la croissance de la population, le développement technologie et économique, l’étalement urbain, le vieillissement des infrastructures et le développement social.
Source : consortium Ouranos
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