Après 18 mois de silence déploré par un lectorat important de professionnels de l'environnement ou d'individus préoccupés par les grands enjeux environnementaux de l'heure, L'État de la planète a refait surface en juin 2008. Voilà une excellente nouvelle pour ceux qui croient au pouvoir que peut jouer la presse francophone traitant d'environnement en ce qui concerne les grands besoins en éducation environnementale dans nos pays.
L'État de la planète, le magazine français de l'Institut Worldwatch, est une revue bimestrielle à but non lucratif qui, comme l'indique son site Internet, " examine les indicateurs du bien-être de la Terre ".
L'État de la planète, à ne pas confondre avec la publication du Programme des Nations Unies pour l'environnement, est un magazine en ligne gratuit.
Au cours des dernières années, le magazine, dont l'équipe est basée en Suisse romande, était aussi responsable de l'édition des livres de l'Institut World Watch. Si le magazine en ligne revoit le jour, L'État de la planète n'édite plus ces livres depuis deux ans, faute de soutien financier adéquat.
Le magazine en ligne compte plus de 7000 personnes sur sa liste d'envois. Celle-ci comprend de nombreux journalistes qui sont ainsi informés de la sortie du magazine à tous les deux mois.
La popularité croissante de la lecture en ligne devrait assurer le succès du magazine, mais c'est le contenu éditorial rigoureux de la publication qui la distingue. Rares sont les publications grand public qui offrent des articles de fond.
Le plus récent numéro traite de sujets variés : l'énergie thermique à grande échelle, la nouvelle crise pétrolière, la modification des pratiques agricoles pouvant contribuer à modérer les changements climatiques ou encore la perte de forêts tropicales. Un excellent texte de réflexion peut aussi y être lu ; son titre : " Politiques environnementales et marchés de dupes ". Les auteurs discutent de la prise de décisions en environnement dans le contexte d'incertitude propre à la grande majorité des questions environnementales, dans le contexte où " la science opère presque toujours dans des nuances de gris ".
Les dossiers du prochain numéro se pencheront entre autres sur l'architecture verte, le tigre comme espèce menacée, l'énergie des océans ou sur la santé environnementale.
Médiaterre a rejoint Benoît Lambert, rédacteur en chef de L'État de la planète depuis 2001. Monsieur Lambert explique qu'il " existe peu de publications éditoriales de nature indépendante en français (en environnement) et que c'est un manque que L'État de la planète comble particulièrement bien ".
Questionné sur l'arrêt de publication de plusieurs mois, il répond en regardant vers l'avenir, en faisant allusion à un projet qui lui tient à coeur : la création d'un segment francophone au Worldwatch Institut basé à Washington D.C. : " s'intégrer et participer - par l'entremise de la création de Worldwatch Francophonie - à l'important réseau international de l'Institut Worldwatch sur le développement durable, devrait être une priorité des pays ayant en commun l'usage du français. "
L'équipe de L'État de la planète vise 100 000 personnes inscrites sur sa liste d'envois. Pour cette renaissance, on souhaite à la publication le meilleur des succès.
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