« Dire qu’il y a un an jour pour jour, le premier ministre se présentait à Paris comme un champion de la lutte au changement climatique! Aujourd’hui, ce même gouvernement fait adopter sous bâillon un projet de loi qui n’a aucune acceptabilité sociale et qui est incompatible avec la cible québécoise de réduction des gaz à effet de serre», déplore la députée solidaire.
Rappelons que le premier volet du projet de loi portant sur la transition énergétique ne posait aucun problème et qu’il serait déjà adopté depuis un bon moment si le ministre Pierre Arcand avait accepté de le scinder comme le réclamaient les groupes écologistes, les syndicats, l’UPA, les municipalités, les groupes de citoyens et les oppositions à l’Assemblée nationale.
«J’entends le ministre et le premier ministre parler de l’acceptabilité sociale nécessaire avant de permettre de nouveaux projets. Mais voulez-vous me dire où est l’acceptabilité sociale pour le chapitre 4 de ce projet de loi? Je suis certaine qu’une partie importante de la population réagira négativement à l’adoption de ce projet de loi et à ce déni de démocratie», explique Mme Massé.
Le ministre Arcand et le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, tentent de façon insidieuse de faire porter l’odieux du bâillon par les oppositions en les blâmant d’user de stratégie politique pour bloquer le projet et retarder son étude.
« Les gens doivent savoir que ce projet de loi a près de 400 articles à étudier. Seulement le chapitre IV sur les hydrocarbures comporte 269 articles. Il me semble que ce n’est pas exagéré de prendre notre temps pour un projet aussi sensible et qui aura des impacts sur l’environnement et l’économie pour des décennies », explique Manon Massé.
À quelques heures du bâillon, la députée de Québec solidaire propose au ministre de choisir une autre voie en considérant pour une dernière fois de scinder le projet de loi ou en y inscrivant l’interdiction de faire usage de la fracturation hydraulique.
« Si le ministre tient à la paix sociale au Québec, il doit revenir sur sa décision et considérer ces options. Si le gouvernement ne protège pas adéquatement nos territoires contre les pétrolières et les gazières, c’est la société civile et les nations autochtones qui s’en chargeront à leur manière », prévient la députée.