Le premier ministre et les premiers ministres des provinces et des territoires ont conclu vendredi une entente historique sur la lutte aux changements climatiques au Canada. Les gouvernements ont rendu public le cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques.
Ce plan climat fait suite aux engagements pris lors de la déclaration de Vancouver en mars dernier et représente une première étape afin de rencontrer, et même dépasser, notre cible de réduction des GES de 30 % en dessous des niveaux de 2005 d’ici 2030.
« Il s’agit là d’une étape importante franchie, nous avons maintenant un plan climat qui implique presque tous les secteurs de l’économie canadienne dans la réduction des GES au Canada », a déclaré Annie Bérubé, directrice des relations gouvernementales chez Équiterre. « Maintenant, l’important sera d’assurer une mise en œuvre rapide et efficace de ce plan, et de combler certaines lacunes. On constate entre autres que les secteurs des transports et de l’agriculture pourraient contribuer à une plus grande part de réduction de GES. L’électrification des transports en particulier représente une opportunité énorme pour le Canada, d’autant plus qu’elle soutient les investissement annoncés pour une électricité propre au Canada », a-t-elle conclu.
Réduire la consommation de pétrole
« Alors que tous les secteurs de l’économie et l’ensemble des régions canadiennes se serrent la ceinture, on constate que les émissions reliées au secteur du gaz et du pétrole continuent d’augmenter, selon les projections rendues publiques aujourd’hui », a ajouté Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre. « Grâce à ce cadre pancanadien, le Canada va clairement réduire sa consommation en gaz et en pétrole, tout en continuant d’exporter notre pollution carbone à l’étranger. Il s’agit là d’une incohérence dans nos politiques climatiques et ça remet en question notre crédibilité comme champion de la cause envers la communauté internationale », a expliqué M. Guilbeault.
Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada, a ajouté qu'«honorer l’Accord de Paris exige que notre économie soit basée à 100% sur les énergies renouvelables d’ici 2050. Le cadre annoncé [vendredi] pointe dans la bonne direction, mais il ne permettra pas de nous libérer suffisamment rapidement des combustibles fossiles et d’éviter des niveaux dangereux de réchauffement, surtout si de nouveaux pipelines de sables bitumineux et d’autres infrastructures polluantes sont construits et polluent pendant des décennies.»
Des mesures dans plusieurs provinces
Le cadre pancanadien annoncé aujourd’hui vient s’ajouter aux mesures prises par plusieurs provinces tels le nouveau plan sur le climat du Nouveau Brunswick, le plan climat de l’Alberta, l’élimination de la production d’électricité par le charbon en Ontario et le système d’échanges et de plafonnement entre le Québec et l’Ontario.
Ce plan renforce également les annonces récentes du gouvernement fédéral visant une réglementation des émissions des hydrofluorocarbures, la réglementation des centrales d’électricité alimentées au charbon, le développement d’une norme nationale en matière de carburants propres et le nouveau mécanisme de tarification du carbone. La somme de ces mesures aura pour résultat de changer la direction de la courbe de croissance des émissions de GES dans la direction de la transition énergétique et de la croissance propre.
Faits saillants du cadre pancanadien
On constate une diminution de 89 million de tonnes de GES attribuées aux mesures déjà en place, alors que les nouvelles mesures annoncées aujourd’hui seront responsable d’une diminution de 86 million de tonnes de GES d’ici 2030.
Source : Équiterre et Greenpeace Canada