Kombucha, kimchi, choucroute… Peut-être pratiquez-vous la fermentation, technique traditionnelle de conservation des aliments. Elle connaît un regain d’intérêt, au point où certains parlent de « révolution fermentation »! Pour Tristan Landry, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke, cet engouement constitue une piste pour trouver des solutions tirées du passé à des enjeux bien actuels, comme le réchauffement climatique ou l’érosion des sols.
S’inspirer des pratiques alimentaires allemandes
Il cite en exemple l’Allemagne des années 1930 et 1940. Frappée par une désillusion totale envers le modèle néolibéral d’échanges mondiaux, elle a dû réinventer son économie… Cette réinvention exigeait de tirer profit de toutes les ressources disponibles. « Il s’agissait de faire plus avec moins, d’améliorer le système digestif des humains », explique le professeur Landry. Cette quête a mené à des conséquences atroces, parce qu’elle prenait racine dans une idéologie raciale. Mais les pratiques alimentaires de l’Allemagne nazie touchent à des notions fondamentales.
Lesquelles? Le chercheur mentionne le locavorisme, ce mouvement préconisant l’alimentation issue de cultures locales : « Pensez aux épices que vous avez à la maison… La plupart n’ont pas poussé au Québec. À l’époque, il a fallu réinventer la gastronomie allemande, en utilisant seulement les épices allemandes. Donc ça a demandé quand même un effort de réflexion qui est louable, malgré tout ce que cette société a de détestable. »
Source : Université de Sherbrooke, Auteure : Éloise Hardy
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