Extrait de l'allocution du vice-recteur à la recherche de l'Université d'État d'Haiti (UEH), Fritz Deshommes, à l'occasion d'un symposium sur la médecine traditionnelle haïtienne tenue à la mi-mars à Port-au-Prince, à l'initiative du Ministère de la santé
(..) A travers le monde, la Médecine Traditionnelle fait l'objet d'un usage et d'un intérêt accrus.
Dans les pays en voie de développement, en Amérique Latine, en Asie, en Afrique, elle est la plus usitée, la plus accessible et la plus abordable. Parce qu'elle est beaucoup plus disponible, parce qu'elle est beaucoup moins chère et parce qu'elle inspire une très grande confiance.
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Dans notre pays, il est venu le temps :
- D'assumer et de prendre en charge notre médecine traditionnelle ;
- De reconnaitre son apport inestimable à la production et à la préservation de la sante ;
- De considérer ses tenants - des guérisseurs aux machann feuilles, des sages-femmes au grandet familiaux - comme de véritables professionnels dans leur domaine ;
- De comptabiliser parmi nos richesses ces plantes, herbes, minéraux, ces thérapies spirituelles dont les vertus contribuent chaque jour à la santé générale de notre population ;
- De nous découvrir devant ces savoirs, ces pratiques, ces méthodes, ces techniques, ces croyances qui diagnostiquent, préviennent, soignent les maladies physiques et mentales.
Il est temps d'investiguer, de collecter, d'analyser, de comprendre, de réglementer, de trier le bon grain de l'ivraie, d'identifier les bonnes pratiques, de les codifier, de les valoriser, de les promouvoir, mais aussi de décourager les mauvaises pratiques, de prévenir l'amateurisme, de se prémunir contre le charlatanisme.
Il est temps de regarder notre médecine traditionnelle avec des yeux, plus conciliants, plus tolérants, plus ouverts, mais aussi plus vigilants, plus conscients, plus critiques et de la soumettre à la rigueur scientifique ;
Il est temps de nous engager sur cette voie qu'empruntent de plus en plus de pays dans le monde et qui conduit à l'intégration harmonieuse des deux médecines, de ces deux visions du corps humain, ces deux regards sur la vie, sur la santé et la maladie mais aussi des deux sociétés ; de ces deux mondes, qui finalement pourront se reconnaitre, s'accommoder et s'enrichir mutuellement.
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L'UEH est prête à participer avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population et tous les partenaires intéressés, à ce grand konbit de valorisation de notre médecine traditionnelle.
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