Le problème du logement en Haiti concerne les politiques publiques, selon l'observatoire des politiques publiques et de la coopération internationale (Oppci), qui a rencontré la presse le 24 juillet.
Bien antérieur à la catastrophe du 12 janvier 2010, le problème du logement en Haiti concerne avant tout les politiques publiques, soulignent le père jésuite catholique romain, Kawas François, et Esther Schneider qui présentait les résultats des derniers travaux (sur la reconstruction post-séisme) de l'Oppci au centre de recherche, de réflexion, de formation et d'action sociale (Cerfas).
Il y a une différence d'essence entre l'organisation de coopération internationale - qui est, à l'origine, créée pour venir en aide dans l'urgence et tente de réparer le mal qui a été fait - et l'État - qui se doit de mener des politiques par la législation et le contrôle des actrices et acteurs -.
Ce qu'il y a à comprendre, c'est que les Ong et organisations internationales ne sont pas aptes à formuler la reconstruction d'Haïti.
Les Ong finissent par être considérées comme des facteurs aggravants de la crise du logement, relève l'Oppci.
Les solutions provisoires ont, très souvent, été préférées à la reconstruction. De ce fait, de nombreuses personnes vivent dans des logements dits transitoires, depuis plus d'un an.
Une situation qui n'est pas près de s'achever !, déplorent François et Schneider.
Il faut renforcer le pouvoir de contrôle de l'État sur ces agences, notamment en systématisant l'inscription des Ong à l'unité de coordination du ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce) et surtout en réaffirmant le décret du 14 septembre 1989 qui règle la présence des agences sur le territoire, préconise Esther Schneider.
Il s'agirait de faire de la politique de logement : non plus un élément isolé, mais une stratégie solide, qui s'ancrerait dans le programme d'actions du ministère des affaires sociales et du travail (Mast), dont le rôle est la refondation sociale, propose l'Oppci.
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