lundi 19 juin 2006



P-au-P., 19 juin 06 [AlterPresse] --- Des artistes haïtiens, et étrangers s’engagent à œuvrer pour la culture de la paix dans la république caribéenne, à partir d’un programme « Sculptures pour la paix » mis en place conjointement par la fondation Africamérica et la section Désarmement, démobilisation et réinsertion sociale (DDR), de la mission onusienne en Haïti.

Ce projet, inscrit dans les activités de la fondation au cours de son 4e forum d’art contemporain (15-30 juin 2006), vise à impliquer les artistes, agent de la paix, dans le travail de désarmement, entamé par l’Etat haïtien et la mission de paix onusienne, indiquent les initiateurs au cours du lancement de l’opération ce 19 juin, auquel a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Une quinzaine de pièces d’armes, mises hors d’usage, ont été remises aux artistes sculpteurs, au nombre de 4, aux fins de les reconvertir en des produits d’œuvres d’art.

« Ces [anciennes] armes ne peuvent plus tuer », rassure Barbara Prézeau Stephenson, directrice de la fondation Africamérica.

Des artistes peintres, présents au lancement du programme, louent l’activité entreprise par les responsables de la fondation et leurs homologues de la section DDR de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

L’artiste Togolais Kossi Asson place l’événement sous le signe de la participation à la construction de la paix en Haïti.

« Pour moi, c’est un bon pas, le fait que chacun, dans son domaine, apporte sa contribution à la recherche de la paix ».

« L’axe privilégié est la sensibilisation par les arts », indique, de son côté, l’artiste haïtien Eugène André, qui s’attelait à donner de l’attrait à des objets de fer périmés.

André considère la lutte contre la violence comme un processus de longue durée, qui demande l’implication de tous les secteurs de la société.

« L’Etat a pour devoir de travailler au bien-être de ses ressortissants : permettre que ses citoyens puissent manger à leur faim. Il a, entres autres missions, la responsabilité de fournir à la population les services de base comme l’eau, l’électricité, le courant électrique. Le secteur privé doit penser à créer des emplois en faveur des petites bourses aux fins de réduire les frustrations dans la société », suggère-t-il.

Barbara Prézeau-Stephenson croit fermement que le 4e Forum d’Art contemporain, ouvert le 15 juin dernier sous le thème de « Corps exploités », peut contribuer à la réduction de la violence dans le pays.

La danse, le théâtre, la musique, la projection de films, des expositions, en plus de la sculpture, figurent dans l’agenda de la fondation Africamérica pour l’événement de cette année.

Des artistes haïtiens et étrangers vont produire et exposer leurs œuvres dans différentes maisons culturelles de la place. Environ 15 000 visiteurs sont attendus à cette manifestation culturelle. [lf rc apr 19/06/06 14 : 30]