Europe : la politique énergétique répondra-t-elle aux attentes des citoyens ?
Dans un contexte de défis énergétiques majeurs -sécurité des approvisionnements et réduction des émissions de gaz à effet de serre- les citoyens européens sont une majorité à considérer que le bon niveau de décision est le niveau européen.Pour autant, si le récent Conseil européen qui s'est tenu les 23 et 24 mars 2006 réaffirme la volonté d'un marché intérieur et d'établir une feuille de route commune, le manque de précision des objectifs témoignent d'une certaine timidité face aux enjeux.
En décembre 2005, lors de la 16e Conférence sur la charte européenne de l'énergie, à Bruxelles, Andris Pielbags, commissaire européen à l'énergie déclarait que"dans nos scénarios habituels, à l'horizon 2030, près de 70% de l'énergie consommée dans l'Union européenne sera importée. La demande énergétique devrait croître de 1 à 2% par an et la part des combustibles fossiles dans notre approvisionnement énergétique pourrait atteindre près de 90%, augmentant considérablement les émissions de gaz à effet de serre.?Face à la raréfaction ainsi qu'au renchérissement des ressources fossiles et à l'objectif de diviser par 4 nos émissions de GES d'ici 2050, la mise en place d'une stratégie énergétique cohérente à l'échelle de l'Europe est plus que nécessaire. Une situation dont sont conscients les citoyens européens selon le dernier eurobaromètre"énergie"paru en janvier 2006.
Europe et européens face aux défis énergétiques
En effet pour près de la moitié d'entre eux (47%), le niveau le plus approprié pour la prise de décision quant aux nouveaux défis en matière d'énergie -sécurité d'approvisionnement et changement climatique notamment - est le niveau européen. Il apparaît clairement aussi que les Européens des 25 pays membres de l'Union voient dans le développement des énergies renouvelables et la R&D les meilleurs moyens de réduire notre dépendance énergétique. Ainsi 48% d'entre eux attendent des gouvernements nationaux qu'ils privilégient le développement de l'énergie solaire (63% en France) et un tiers le développement de l'énergie éolienne. Seuls 12% citent l'énergie nucléaire comme un instrument efficace pour relever les enjeux énergétiques futurs.
Si 40% sont prêts à payer plus chère une"énergie verte", seuls 13% accepteraient une hausse du prix de l'énergie supérieure à 5%, ce qui semble définir le plafond d'une hausse des coûts acceptable pour les foyer européens. Il faut noter, de plus, que les résultats par pays sont beaucoup plus différenciés : les populations des nouveaux Etats membres se montrent beaucoup plus réticents à l'idée de payer plus chère une énergie issue de ressources renouvelables, une attitude qui semble liée à la situation économique du pays. Ainsi 43% des européens souhaiteraient en apprendre plus sur l'utilisation efficace de l'énergie notamment par rapport à l'impact que cela pourrait avoir sur leur facture. Pour 40% d'entre eux, les mesures d'incitation comme les déductions fiscales encourageant l'efficacité énergétique devraient être privilégiées par les pouvoirs publics.
Par contre seule une hausse significative du prix du pétrole les inciterait à revoir l'utilisation de leur voiture. A partir de 2 euros le litre d'essence, ils sont alors 22 % à déclarer qu'ils utiliseront leur véhicule"beaucoup moins souvent"et 31%"un peu moins souvent."
Achever le marché européen de l'énergie
C'est dans ce contexte de défis énergétiques majeurs et de citoyens favorables à une énergie plus propre mais pas à n'importe quel prix, que la Commission a présenté son Livre vert sur la politique énergétique européenne et dont les principaux axes ont été confirmés lors du Conseil européen qui s'est tenu les 23 et 24 mars 2006.
Source : Novethic.
http://www.novethic.fr/novethic/sit...
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