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Energies renouvelables : les contrastes européens.



  • L'Union européenne s'est fixé l'objectif d'atteindre 21% de consommation d'électricité provenant des énergies renouvelables en 2020. Selon un rapport de la Commission, la situation est considérablement différente d'un pays à l'autre et les prévisions tablent sur un taux de 18 à 19%.Si les États membres ont mis en?uvre ces dernières années des politiques volontaristes pour développer les énergies renouvelables, il est difficile de savoir, à l'heure actuelle, si les objectifs européens seront atteints. Les experts évoquent un taux de 18 à 19% de consommation d'électricité produite à partir des énergies renouvelables en 2020 et non 21% comme l'exige la directive. Par ailleurs, l'objectif intermédiaire de 12 % d'ici 2010 ne sera probablement pas atteint, l'Union européenne espérant parvenir à 9 % pour cette échéance. La situation varie considérablement d'un État membre à l'autre, constate le rapport de la Commission. L'Allemagne, le Danemark, l'Espagne et la Finlande font partie des plus avancés et ont mis en?uvre une politique énergétique qui leur permettra vraisemblablement d'atteindre les objectifs européens. Pour l'éolien, l'Allemagne arrive en tête de la production, suivie par l'Espagne, et le Danemark, qui totalisent, à eux trois, 84% de la capacité de production européenne. Les énergies renouvelables pourraient ainsi fournir, dès 2020, un quart de l'alimentation électrique en Allemagne, permettant d'éviter l'émission de 110 millions de tonnes de CO2. La biomasse, qui représente un potentiel important pour la production d'électricité et de chaleur au sein de l'UE, reste en revanche insuffisamment exploitée. Elle souffre d'un manque de soutien financier et seuls le Danemark, la Finlande et le Royaume-Uni connaissent actuellement des courbes de croissance importantes pour cette source d'énergie. De même, la production d'électricité photovoltaïque est encore faible et ne pourra se développer qu'avec une véritable politique de soutien pour rentabiliser les investissements des producteurs.

    Le retard français

    Très mal placée pour atteindre les objectifs 2010, la France fait partie des 6 pays les plus mal notés par le rapport de la Commission et reçoit la mention : « loin d'atteindre son engagement. Elle a en outre la particularité d'être dans les 5 pays européens dont la part d'énergie renouvelable a diminué même en normalisant le calcul, c'est-à-dire en tenant compte des aléa climatique telle les sécheresses et autres pannes de vent », souligne le Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER). De fait, si la croissance des filières d'énergies renouvelables a été spectaculaire en 2005, c'est surtout parce que la France partait de très bas, avec moins d'une dizaine de Mégawatt issus du solaire photovoltaïque contre des centaines en Allemagne. Côté énergie éolienne, dont la puissance installée a augmenté de plus de 500 %, entre 2002 et 2005, la France atteignait 745 MW contre 20 000 en Allemagne. Même problème pour l'hydraulique : alors qu'elle détient le deuxième gisement hydrolien d'Europe et qu'elle possède le potentiel nécessaire pour remplacer trois ou quatre centrales nucléaires, les projets français attendent toujours l'indispensable soutien de l'Etat...Conséquence : les industriels français préfèrent investir à l'étranger.

    Le manque de volontarisme de certains états membres (notamment la Grèce et le Portugal) est d'autant plus déconcertant que l'opinion publique européenne est largement favorable aux énergies renouvelables. Selon une enquête d'opinion Eurobaromètre, publiée le 9 janvier par la Commission européenne, les Européens s'expriment très largement en faveur du solaire (80 %), de l'éolien (71 %) et de l'hydroélectricité (65 %). Enfin, au plan économique, le marché des énergies renouvelables représenterait, selon le Programme des Nations Unis pour l'Environnement, entre 40 et 78 milliards de dollars par an d'ici 2010. (voir article lié) Le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) estime de son côté que les technologies liées à l'efficacité énergétique pourraient atteindre 87 milliards de dollars sur les trente prochaines années. Rappelons par ailleurs qu'en Europe, ce secteur devrait créer, à l'horizon 2010, 1 million d'emplois.

    Véronique SméeMis en ligne le : 22/01/2007

    Source : Novethic.

    http://www.novethic.fr/novethic/sit...
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