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La population locale doit participer au débat sur les changements climatiques



  • Le présent article s'insère dans la revue électronique eJournal USA sur les actions climatiques locales.

    Karin Rives

    Rédactrice du Bureau des programmes d'information internationale du département d'État, Karin Rives est spécialisée dans les questions relatives à l'environnement.

    Lors de la Journée mondiale de l'environnement le 5 juin 2011, Latika Nayar et sa famille se sont installées dans une seule pièce de leur maison confortable à New Delhi (Inde). Un ventilateur et une lampe étaient les seuls appareils qu'ils ont laissé fonctionner ce week-end-là. C'était là leur façon de réduire leur empreinte carbone, mais seulement pour deux jours, a expliqué Latika Nayar à ses parents, à ses grands-parents et à sa sour cadette.

    Personne ne pouvait envoyer de courriel, regarder la télévision, parler au téléphone ni mettre la climatisation pendant ces deux jours alors que la température atteignait 41 degrés Celsius. " Ma mère était un peu irritée. Toute ma famille pense que je suis une petite rebelle. Je leur ai donc fait un long discours sur la manière dont nous portons tous atteinte à l'environnement ", a expliqué la jeune assistante sociale.

    Agée de vingt-deux ans, elle parle avec une certaine autorité, du fait qu'elle a reçu, il y a seulement quelques mois, le prix prestigieux du Globe vert, catégorie jeunes. L'industrie indienne du cinéma a créé ces prix pour attirer l'attention sur la crise suscitée par le réchauffement climatique. Participante à la conférence YUVA (Youth Unite Voluntary Action) qu'avait organisée en Inde en 2011 l'organisme indien The Energy and Resources Institute (TERI), Latika fait partie d'un mouvement croissant de jeunes écologistes qui commencent à se faire entendre dans tout le pays.

    Un appel à l'action des jeunes

    L'institut TERI cherche à faire participer des jeunes de divers pays à des discussions sur les changements climatiques et sur d'autres problèmes écologiques et il les encourage à agir au niveau local, a expliqué une chargée de recherche de cet institut, Aditi Pathak. " Les jeunes d'aujourd'hui, a-t-elle dit, subiront directement les effets de la dégradation de l'environnement et de la consommation excessive de ressources. Il leur faut donc participer activement, aux niveaux local et national, aux dialogues, aux discussions et aux délibérations portant les changements climatiques et sur la viabilité de l'environnement. "

    Le nombre des participants de la conférence YUVA a augmenté pour passer de 148 lors de sa création en 2009 à 190 en 2011. La plupart d'entre eux étaient venus cette année des quatre coins de l'Inde et le reste de 11 autres pays. Lors de la conférence, qui s'est tenue au début de février 2011, les organisateurs ont réparti les étudiants en équipes et ont donné à chaque équipe un problème écologique à résoudre. L'équipe de Latika s'est attaquée à l'étude du cas suivant : la création d'une grande usine dans une zone rurale a obligé certains villageois à se réinstaller ailleurs et a causé la pollution d'un cours d'eau servant à l'alimentation en eau de la population locale et à la pêche. Cette étude a donné à Latika l'occasion d'exprimer une position qu'elle défend avec passion : on ne peut pas résoudre les problèmes écologiques isolément ; il faut s'y attaquer d'une manière globale.

    La nécessité d'une vue d'ensemble

    Latika est convaincue que les écologistes qui consacrent toute leur attention aux arbres ou les économistes qui ne pensent qu'au développement n'ont pas de vue d'ensemble. Pour que la population mondiale ait un avenir durable, a-t-elle dit, il faut d'abord comprendre les rapports entre les conditions climatiques, la santé, l'économie et les structures sociales.

    " On ne peut pas obliger des gens à partir de zones boisées parce qu'on veut protéger les arbres et on ne peut pas s'attendre à ce que les membres de tribus qui vivent de la pêche deviennent végétariens ", a-t-elle fait remarquer. Des pays comme l'Inde qui font sortir des millions de personnes de la pauvreté doivent trouver le moyen d'élargir leur économie d'une manière respectueuse de l'environnement sans perturber la vie des habitants qui vivent en marge de la société.

    L'équipe de Latika a présenté un plan dans le cadre duquel les villageois demandent aux responsables locaux de faire pression sur le gouvernement central et obtiennent l'aide d'organisations non gouvernementales. Ils collaborent aussi avec l'usine qui cause la pollution parce qu'elle a créé des emplois et des recettes fiscales pour la région. L'équipe a appris des organisateurs de la conférence qu'il était possible d'utiliser des microbes pour faire disparaître les produits chimiques dans le cours d'eau et d'avoir recours à de nouvelles technologies pour empêcher toute nouvelle pollution. " Nous avons tenté de montrer que la population locale ne doit pas avoir peur de dire ce qu'elle pense. Si on n'intègre pas les problèmes dans la vie courante, personne ne vous écoutera ", a dit Latika.

    La présentation de leur plan bien réfléchi a valu aux étudiants une invitation à participer au Sommet du développement durable qui s'est tenu à New Delhi le 3 février 2011 et au cours duquel l'on a décerné les prix du Globe vert. " Ce fut le meilleur jour de ma vie ", a indiqué Latika, qui a reçu son prix ce jour-là.

    Maintenant, elle espère obtenir un jour un doctorat qui lui permettra de s'attaquer aux problèmes écologiques vus sous l'angle social et de veiller à ce que les populations locales participent à l'avenir aux solutions respectueuses de l'environnement.

    Les opinions exprimées dans le présent article ne représentent pas nécessairement la ligne d'action officielle de l'institut TERI ni celle du département d'État des États-Unis.

    Sourc e: Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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