Montréal : L'ONU exhorte les Etats à prévoir l'après-Kyoto
La Vice-Secrétaire générale de l'ONU a exhorté (le 7 décembre), à la Conférence de Montréal, les Etats à redoubler d'efforts pour freiner les effets déjà irréversibles du réchauffement climatique, en prévoyant un cadre au-delà de 2012, et appelé les pays industrialisés à prendre l'initiative en développant des technologies énergétiques propres.
« Dans l'arctique, la couche de glace et de neige s'amincit. Là et ailleurs les glaciers reculent. Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient. Et toutes ces manifestations sont trop prononcées et trop concentrées pour être mises sur le compte du hasard », a déclaré aujourd'hui Louise Fréchette, Vice-Secrétaire générale, à la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, première conférence des parties au Protocole de Kyoto, qui avait lieu aujourd'hui à Montréal.
« Des espèces vont s'éteindre. Le niveau des mers va s'élever. Les rendements agricoles vont baisser dans beaucoup de régions et il y aura des répercussions sur la santé des êtres humains », a ajouté Louise Fréchette, prévenant qu'il s'agissait de science et pas de science-fiction et que l'activité humaine en était « bel et bien une des principales causes ».
« Le monde en développement est particulièrement vulnérable mais tous les pays seront touchés », a souligné la Vice-Secrétaire générale qui a déploré que la réaction ne soit pas à la mesure de la menace.
« Nous sommes engagés sur une voie dangereuse. Nous sommes en train de faire sur le climat de notre planète une expérience non maîtrisée qui comporte des risques écologiques, économiques et sanitaires énormes », a-t-elle regretté.
Elle a rappelé par ailleurs que « la première période d'engagement du Protocole de Kyoto ne nous amène qu'à 2012 » et appelé à prévoir « un cadre qui aille au-delà » et « des mesures de stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre pour tous les pays ».
« J'exhorte tous les pays industrialisés à redoubler d'efforts pour ramener le volume de leurs émissions bien en deça de ceux de 1990 », a-t-elle déclaré.
Louise Fréchette a aussi souhaité que les changements climatiques conduisent à la mise au point de « technologies plus propres et à des changements profonds dans les pratiques des entreprises et dans les habitudes des consommateurs. »
« En offrant des services énergétiques modernes à tous ceux qui, dans les pays en développement, n'ont pas l'électricité – et ils sont 1,6 milliards – on pourrait éviter la pollution intérieure et la pollution atmosphérique local, et redynamiser la lutte contre la pauvreté », a-t-elle fait observer.
« Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer, mais c'est aux gouvernements qu'il appartient de donner l'impulsion. Et ce sont les pays industrialisés qui doivent prendre l'initiative. Ce sont eux qui sont à l'origine de la plupart des émissions de gaz à effet de serre. Et ce sont eux qui sont les mieux placés, économiquement et techniquement, pour adopter les changements nécessaires et aider les autres à faire de même », a-t-elle conclu.
Source ONU.
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