Les gouvernements et les associations s'engagent à réduire les émissions de carbone
(Une conférence sur les énergies renouvelables met l'accent sur les pratiques respectueuses de l'environnement.)
Par Lea Terhune Rédactrice
Washington - Les 6.000 participants à la WIREC (Washington International Renewable Energy Conference), une conférence internationale sur les énergies renouvelables tenue à Washington, sont maintenant rentrés chez eux, mais plus de 100 pays et entités locales ont promis de continuer d'aller de l'avant. Des gouvernements, des villes, des universités et des entreprises ont pris des engagements précis afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en recourant aux énergies renouvelables.
Le vice-ministre américain de l'énergie, M. Alexander Karsner, a affirmé devant la presse que le plus grand consommateur d'énergie au monde, à savoir le gouvernement fédéral des États-Unis, allait faire en sorte, d'ici à 2013, de tirer 7,5 % de l'électricité qu'il utilise d'énergies renouvelables.
Mme Paula Dobriansky, sous-secrétaire d'État adjointe à la démocratie et aux affaires mondiales, a félicité la nation insulaire du Cap-Vert de s'être engagée à compter sur les énergies renouvelables pour couvrir la moitié de ses besoins en énergie d'ici à 2020. Les pays les plus plats sont en effet les plus menacés par les effets du réchauffement climatique, qui entraîne une montée considérable du niveau de la mer.
La Nouvelle-Zélande s'est engagée à produire 90 % de son électricité à partir de sources renouvelables d'ici à 2025 ; Madagascar a promis d'atteindre un taux de 54 % d'ici à 2020. Le Conseil de l'Union européenne a annoncé qu'il tenterait d'obtenir une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % au minimum d'ici à 2020. Le Bangladesh, le Japon, le Pakistan et la Tanzanie comptent parmi les gouvernements qui ont promis de prendre des mesures pour favoriser l'utilisation d'énergies renouvelables.
Des groupes plus petits ont également promis d'agir : des universités, des entreprises et des villes telles que Bellingham, dans le Washington, qui a promis de dériver la totalité de son électricité de sources renouvelables.
Mme Dobriansky a déclaré que la conférence était partie du principe que les énergies renouvelables étaient « partie intégrante de notre stratégie globale de lutte contre le changement climatique et de protection de la sécurité énergétique. L'énergie renouvelable n'est plus un marché spécialisé. Elle fait partie de notre politique globale d'atténuation des changements climatiques. »
Relever le défi
En marge des réunions ministérielles et lors d'un salon commercial qui se déroulait simultanément, les délégués de 119 pays ont discuté des problèmes et de leurs solutions potentielles.
Si l'Afrique est riche en sources d'énergie renouvelables, « les exploiter est un problème crucial », a déclaré Mme Hasna Khan, directrice internationale d'une société bangladaise de conseil en développement durable, qui effectue essentiellement des missions d'éducation. « C'est un dossier mondial. Nous devons le comprendre et coopérer. » Son groupe organise également des projets d'électrification solaire en milieu rural, entre autres.
Au salon commercial, des sociétés internationales ont exposé divers produits allant de pastilles de combustible pour les foyers à des camions neutres sur le plan des émissions de gaz carbonique qui sont le fruit de la coopération entre Mack et Volvo. Etaient également exposés des panneaux solaires et de la pellicule photovoltaïque.
Des biocombustibles, notamment de l'éthanol et autres combustibles tirés de déchets organiques non consommables, étaient également très en vue. Le charbon « écologique », conçu pour remplacer le charbon classique dans les centrales électriques, est fabriqué par NewEarth à partir d'algues marines et de déchets agricoles.
Le sérieux avec lequel les milieux d'affaires considèrent la question de l'énergie renouvelable était évident dans la présence de nombreux avocats spécialisés dans le domaine de « l'énergie nouvelle ».
Une conférence de presse organisée par des cadres supérieurs de Nth Power, de Google, de General Electric et du Crédit suisse, et un ancien commissaire à l'énergie de la Californie afin de réclamer le renouvellement des avantages fiscaux accordés aux projets relatifs aux énergies renouvelables a été un événement surprise. Ces avantages doivent en effet expirer à la fin 2008.
« L'énergie renouvelable est la meilleure voie vers la croissance économique et la création de richesse », a déclaré le vice-ministre américain de l'agriculture Thomas Dorr. « Si les États-Unis ont mis un peu de temps à entrer dans le jeu, ils essaient de rattraper leur retard depuis quelques années. » Il a notamment cité la Loi de 2007 sur l'indépendance et la sécurité énergétiques et un programme fédéral de financement généreux de la recherche dans ce domaine à l'appui de ses dires.
Par ailleurs, de nombreux groupes ont discuté des avantages économiques et écologiques des énergies renouvelables. « Le meilleur moyen de prédire l'avenir est de l'inventer », a déclaré l'investisseur et cofondateur de Sun Microsystems, M. Vinod Khosla, lors d'une séance plénière. Il se concentre désormais sur le financement de jeunes entreprises dans le domaine de l'énergie propre.
M. Khosla a par ailleurs affirmé que les technologies relatives aux économies d'énergie devaient être abordables pour les pays en développement. Exprimant son enthousiasme au sujet de l'éthanol cellulosique, des centrales thermiques solaires, de l'énergie géothermique et autres techniques novatrices, il a prédit que certaines d'entre elles seraient concurrentielles dans les cinq à dix prochaines années.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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