Copenhague, lundi 14 décembre.
En fin de matinée, le groupe des pays africains, soutenus par le G77, le groupe des " pays en développement ", ont suspendu leur participation aux groupes de travail de négociation sur le climat de la COP 15, entraînant la suspension des négociations de l'Assemblée plénière. Les pays africains avaient déjà quitté la table des négociations lors de la dernière intersession à Barcelone en novembre dernier.
Cette suspension intervient dans un contexte de crise dans les négociations sur le climat.
Tout au long de la semaine dernière, pléthore de textes ont été proposés en marge du texte de la CCUNCC travaillé depuis 2007 lors des différentes intersessions, dispersant ainsi les débats.
Vendredi dernier déjà, le groupe EOSIS avait fait figure de précurseur en interrompant les négociations au motif que celles-ci ne prennaient pas en compte leur proposition d'aboutir à un accord légalement contraignant.
Le groupe des pays africains, le groupe EOSIS et le G77 déplorent le refus de la plupart des pays développés de renouveler des engagements pris sous le Protocole de Kyoto en 1997. Ils réclament que le protocole de Kyoto, actuellement le seul instrument contraignant de lutte contre le réchauffement climatique, qui expire dependant en 2012, perdure jusqu'à un nouvel instrument légalement contraignant.
La position des pays africains est claire. Gatremedhine Birega, membre accrédité de l'ONG Ethiopian Society for Consumer Protection, la résume ainsi: " Les changements climatiques affectent directement les pays " du Sud " qui dépendent de l'agriculture et des forêts. La dette climatique des pays du Nord envers les pays du Sud exige que soit allouée une extraordinaire somme d'argent à sa compensation. La construction d'un nouveau traité doit être basée sur les exigences des pays du Sud, pas leur être imposée. "
Si la somme de 115 milliards d'euros par an pour financer la lutte contre le réchauffement climatique a été avancée, elle est loin de faire consensus. Les pays développés considèrent que cette somme entre dans le cadre de l'aide au développement, aide à laquelle ces pays contribuent déjà annuellement. Les PED quant à eux souhaiteraient solliciter l'intervention de la Banque Mondiale à ce titre particulier.
Au lieu d'avancer vers un nouvel accord, les négociations semblent s'embourber au point que " notre première priorité est désormais de sauver à tout prix le Protocole de Kyoto ", regrette Monsieur Birega.
Le groupe des pays africains devrait réintègrer les négociations mercredi 16 décembre lors du discours du porte parole du groupe, le premier ministre 'Ethiopien, Monsieur Meles Zenawi. C'est également à partir de mercredi qu'arriveront les chefs d'Etats dont le comportement sera décisif pour l'orientation des négociations.
Marianne Humbersot,
Elodie Chouicha.
CDI Lyon 3